Interview

« L’OGC Nice joue un rôle de locomotive évident »

Ecofoot.fr a eu la chance cette semaine de s’entretenir avec Gilles Veissière, ancien arbitre international et désormais Adjoint au Maire délégué aux sports au sein de la ville de Nice. Au cours de cet entretien, nous sommes revenus sur la place accordée au sport par l’équipe municipale de Christian Estrosi tout en évoquant les relations entretenues entre la Mairie et le club phare de la ville, l’OGC Nice.

M. Veissière, pouvez-vous définir la place accordée aux sports en général et au football en particulier au sein de l’équipe municipale ?

Depuis son élection en 2008, notre maire Christian Estrosi a remis le sport au cœur de nos préoccupations. Il occupe donc une place centrale dans la politique de la ville. Car le sport est d’abord un formidable vecteur d’intégration et de cohésion sociale. Il est ensuite un véritable moteur dans une ville par les valeurs qu’il transmet pour la jeunesse. Il est enfin un enjeu de santé publique pour toutes les catégories d’âge. J’ajouterais une dimension qui correspond bien à la dimension internationale de notre ville avec l’accueil de grands événements sportifs qui participent à la dynamique touristique de Nice.

« Le football à Nice c’est plus de 5 000 licenciés »

Et bien évidemment, il y a le football, sport numéro un de notre ville par la présence de son club historique et emblématique, l’OGC Nice qui évolue en Ligue 1, mais pas seulement. Le football à Nice c’est plus de 5 000 licenciés, 57 clubs et c’est surtout une augmentation du nombre de licenciés ces dernières années alors que la tendance était partout à la baisse en France… + 10 % depuis 2009, grâce à la politique incitative que nous avons mis en place. Je pense notamment aux 15 terrains synthétiques que nous avons livrés dans tous les quartiers de la ville, ce qui a permis aux clubs d’accueillir plus de jeunes et donc de développer la pratique. Il y a l’Allianz Riviera mais il y a  aussi ces 15 terrains créés, cela résume bien notre ambition et cet équilibre entre le sport de haut niveau et le sport de masse.

Quelle est la part du budget dédiée aux sports ? Quelle est son évolution par rapport aux années précédentes ?

Elle est importante. Puisque le budget des sports est passé de 21 M€ en 2007 à 38 M€ en 2013, 2014 et 2015 soit 81 % d’augmentation. C’est un effort considérable que nous avons fait pour le sport, d’autant que nous avons réussi à stabiliser ce budget sur la durée. Nous avons réussi  ce pari alors que le contexte économique n’est pas facile pour les collectivités. De plus, nous avons investi plus de 60 M€ entre 2008 et 2014 dans les équipements pour les rénover ou en créer de nouveaux (hors Allianz Riviera).

Quelles actions mettez-vous en place pour encourager la pratique du sport au sein de la ville de Nice ?

Il existe tout un dispositif d’aide à la pratique sportive depuis plusieurs années. Outre la rénovation et la création de nouveaux équipements qui incitent nos concitoyens aux pratiques sportives, la Ville a une politique résolument active pour mettre le sport au cœur de ses priorités. Les sportifs niçois de haut niveau sont ainsi mobilisés pour effectuer des actions de sensibilisation en direction des scolaires dans le cadre d’un programme éducatif, lors des grands événements des dispositions particulières sont prises pour permettre au plus grand nombre de scolaires de pouvoir assister gratuitement aux exploits des grands champions. Ces actions contribuent à la promotion et au développement du sport auprès des plus jeunes. Elles sont accompagnées par des dispositifs innovant qui visent au travers de la distribution de coupons sport à faciliter l’accès aux activités sportives. Près de 3 000 jeunes ont ainsi bénéficié directement de cette action lors de la dernière saison sportive avec une participation moyenne de 31 euros par enfant.

Hormis l’OGC Nice, comment soutenez-vous les différents clubs de football de la ville ?

Par la mise à disposition à titre gratuit des terrains et subventions de fonctionnement et/ou événementielle. L’ensemble des clubs de la ville a bénéficié d’une hausse sensible des subventions. Soit environ, 1,6 M€ par an versé aux clubs de foot. Pour info, le total des subventions aux associations sportives est passé de 7,6 M€ en 2008 à 10,2 M€ par an depuis 2013. Les petites associations de quartier dont on sait l’importance ont vu ainsi leurs subventions augmenter de 50 %.

Quel a été le montant des subventions accordées à l’OGC Nice au cours de la saison 2014-15 ? Quelle est l’évolution par rapport aux années précédentes ?

« Le marché de prestations conclu avec l’OGC Nice s’est élevé à 900 000 € en 2014-15 »

Pas de subvention à proprement parler pour le club professionnel car cette pratique est très encadrée. La municipalité conclut, depuis plusieurs saisons maintenant, un marché de prestations avec la SASP OGCNCA, d’un montant de 900 000 € pour 2014/2015 : ce marché comporte  l’acquisition de places (redistribuées gratuitement aux associations et établissements scolaires niçois), l’achat d’espaces publicitaires (maillot, panneaux autour du stade,…) ainsi que l’organisation de journées auprès des joueurs professionnels dédiées aux écoles primaires niçoises. Le montant de ce marché varie de 700 000 à 900 000 € selon les saisons.

Outre les aspects financiers, la municipalité apporte-t-elle d’autres types d’aides à l’OGC Nice ?

La Ville met à la disposition de la SASP et de l’association le centre d’entraînement et le bâtiment abritant leur siège administratif. Cette mise à disposition est consentie à titre gracieux pour l’association et se fait à titre payant vis-à-vis de la SASP.

Pouvez-vous revenir sur les termes financiers du partenariat-public privé concernant la construction et l’exploitation de l’Allianz Riviera ? Êtes-vous satisfait des conditions de ce partenariat ?

Ce partenariat permet d’associer le secteur privé, de diminuer la part financière de la Ville et des contribuables et de conduire cette opération le plus rapidement possible puisque le stade a été livré en 2 ans. Début des travaux en août 2011, livraison en septembre 2013 pour un cout total de 243,5 M€. Donc oui, ce partenariat nous satisfait. Il y a un coût annuel pour la ville, c’est évident (environ 8 M€ par an qui intègre la maintenance et l’entretien), mais une charge annuelle qui a baissé grâce au naming (accord conclu avec Allianz France pour 1,8 M€ par an sur une période de 9 ans). Ce montage permettra à la ville de récupérer un équipement en parfait état au terme des 27 années d’exploitation.

gilles veissière

M. Veissière est satisfait du PPP

L’OGC Nice est actuellement en train de se doter de nouvelles installations avec notamment un centre de formation qui doit être inauguré en début de saison 2016-17. Quel a été l’apport de la municipalité dans ce projet ?

Ce futur centre de formation s’inscrit dans un projet global qui regroupera également le centre d’entraînement des professionnels et les locaux administratifs de l’OGC Nice. Un projet commun mené par la SASP qui va financer les bâtiments et la ville de Nice qui met à disposition les terrains. La Ville livrera également 4 terrains d’entraînement et demi en complément des terrains synthétiques du Complexe de la Plaine livrés en septembre 2011. 3 terrains seront livrés en même temps que le bâti. Puis 1 terrain et demi dès lors que le foncier aura été acquis au nord de la parcelle.

Entretenez-vous de bonnes relations avec l’équipe dirigeante de l’OGC Nice ?

Des relations très bonnes et constructives. Notre maire et le président du Gym Jean-Pierre Rivère sont sur la même longueur d’onde, en parfait accord sur la façon dont le club doit grandir en privilégiant encore et toujours la formation. Ce n’est pas le rôle d’une collectivité de faire de l’ingérence dans le fonctionnement d’un club, mais de l’accompagner : avec l’Allianz Riviera, le soutien financier et le projet de centre d’entraînement et de formation, la ville joue pleinement son rôle de partenaire majeur du club.

Selon vous, quel rôle joue l’OGC Nice auprès de la ville de Nice ? Menez-vous des études pour mesurer l’impact économique sur la ville généré par l’activité du club ?

Nous n’avons pas mené à ce jour d’études pour mesurer cet impact économique. Mais l’OGC Nice joue un rôle de locomotive évident. Comme le sport de haut niveau en général. Mais c’est notre club numéro 1 et ce rôle de locomotive prend une dimension encore plus importante. Un club historique, un club centenaire plus que centenaire puisque créé en 1904, un club qui entretient une très forte identité. Les Niçois y sont très attachés.  Avec son installation à l’Allianz Riviera la saison dernière, il s’inscrit désormais dans une dynamique plus en phase avec le football d’aujourd’hui, qui fera de l’OGC Nice plus seulement le club d’une ville et d’un quartier, mais club de la Métropole, un territoire qui possède une dimension internationale

Si vous avez aimé cet article, n’hésitez plus à vous inscrire à notre newsletter foot-business. [mc4wp_form]

To Top
Send this to a friend