Ecofoot.fr réalise aujourd’hui un premier bilan de l’étude conduite par la LFP au sujet des publics des stades de Ligue 1 et de Ligue 2. Pour cette première partie, Ecofoot.fr s’est intéressé à la partie conduite par Ipsos portant sur le grand public captif mais non spectateur. Décryptage…
En fin d’année 2013, la LFP a décidé de mener une étude au sujet des publics des stades de Ligue 1 et Ligue 2. L’objectif de cette étude est de mieux connaitre les besoins des spectateurs afin de dynamiser les revenus de billetterie. Elle doit également permettre aux différents clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 d’orienter leurs projets dans ce secteur afin d’être certain d’avoir un bon retour sur investissement. L’augmentation des revenus de billetterie est un axe majeur afin d’améliorer la compétitivité des clubs français à l’échelle européenne.
Aujourd’hui, les clubs français figurent parmi les mauvais élèves en termes de ressources de billetterie parmi les championnats majeurs européens. Dans le top 6 défini par les coefficients UEFA, seule la Liga Sagres se retrouve derrière la Ligue 1 en termes de revenus de billetterie. En Ligue 1, des clubs de bas de tableau comme Sochaux ou encore Valenciennes perçoivent des revenus à hauteur de 3,5 millions d’euros par an de billetterie. Pendant ce temps là, des clubs de Championship (D2 Anglaise) comme Leeds United parviennent à percevoir près de 12 millions d’euros par saison. Pour compenser leur retard, les clubs français doivent jouer sur deux paramètres : le taux de remplissage ainsi que le panier moyen du spectateur actuellement trop bas en Ligue 1 et Ligue 2.
L’étude menée par Ipsos doit permettre d’accroitre le taux de remplissage
Cette initiative entreprise par la LFP a été clairement encouragée par l’UCPF. L’augmentation des ressources de billetterie tout en optimisant les investissements est aujourd’hui une préoccupation centrale des clubs professionnels français. A titre d’exemple, l’AS Monaco vient de débaucher l’ancien directeur commercial de l’Ajax Amsterdam, Henri Van der Aat afin de mener de nouvelles stratégies permettant de remplir le Stade Louis II.
Pour conduire cette étude, la LFP s’est appuyée sur deux instituts. Elle a mandaté Repucom pour réaliser deux études autour des spectateurs grands publics et spectateurs hospitalités. Ces deux études ont pour principal objectif d’augmenter le panier moyen du spectateur. La LFP a ensuite fait appel à Ipsos pour réaliser une étude autour des non spectateurs captifs dans l’optique d’accroitre le taux de remplissage. Chaque club s’est vu remettre trois rapports personnalisés afin de connaitre ses propres besoins.
Les clubs doivent limiter les freins liés aux stades
Pour cette première partie, Ecofoot.fr s’est intéressé à l’étude globale menée par Ipsos sur les non spectateurs captifs. D’après les chiffres révélés par Ipsos, 16% des personnes interrogées entre 16 et 75 ans résidant dans les zones de chalandises des clubs se déclarent intéressées par le football mais n’ont assisté à aucune rencontre au stade lors des douze derniers mois. Avant même de mentionner de potentielles améliorations, un quart de cette population envisage de revenir au stade au cours des prochains mois. Il s’agit là d’un potentiel de croissance pour les clubs de football.
Le profil type du captif non-spectateur est un homme de 47 ans ayant 2 enfants à charge. Il s’agit d’un profil plus âgé et masculin que la population française. En revanche, le profil est plus féminin que celui des études des spectateurs menées par Repucom. Ainsi, les actions menées par la LFP et les différents clubs pour attirer une audience féminine (opérations sur ventes-privees.com, animations Saint-Valentin…) ont du sens. La clientèle féminine représente un potentiel de croissance important pour le remplissage des enceintes.
En Ligue 1, la première raison évoquée de la non venue au stade concerne justement des paramètres liés au stade en lui-même. Ce critère est cité par 57% des répondants. Le deuxième critère concerne le manque d’intérêt (cité par 34% des répondants) puis vient l’incompatibilité des horaires (30%). Enfin, 28% des répondants ont affirmé préférer la TV plutôt que la foule du stade.
En Ligue 2, la hiérarchie est légèrement différente. Le premier critère de non venue au stade concerne le manque d’intérêt (cité par 50% des personnes interrogées). Cette donnée peut s’expliquer par l’expression de supporters de clubs habitués à la Ligue 1 (RC Lens, SM Caen…). Les critères liés au stade arrivent en deuxième position avec 44%.
La sécurité est un axe prioritaire de conquête de supporters
Au niveau des contraintes liées au stade, la sécurité est un axe majeur d’amélioration pour les amateurs de Ligue 1. Il s’agit du premier critère cité (39%) devant l’accessibilité au stade (37%) et le confort des infrastructures (36%). Cette donnée tend à justifier la politique ferme menée par le patron de la LFP, Frédéric Thiriez, à l’encontre des supporters violents quitte à pénaliser l’intégralité de certains mouvements ultras.
Si nous descendons dans le détail des axes d’amélioration plébiscités par les non spectateurs captifs, le premier critère mentionné concerne la disparition des comportements violents de certains spectateurs (45%). Dans la liste, nous retrouvons également une plus grande sécurité aux abords du stade (38%) ou encore une plus grande sécurité à l’intérieur du stade (37%).
En Ligue 2, la donne est légèrement différente. Les non spectateurs captifs citent plutôt la qualité et le confort des infrastructures comme premier frein (38%). L’antichambre de la Ligue 1 ne connait pas la vague de modernisation des enceintes pour l’Euro 2016. Seul le stade Félix Bollaert est concerné. Cependant, Le Havre a également livré son nouveau stade Océane en 2012.
Globalement, les différents clubs de Ligue 1 et Ligue 2 possèdent un réservoir de spectateurs important non exploité à ce jour. Des améliorations au niveau de la sécurité, du confort et de l’accessibilité permettraient de profiter grandement de ce surplus de spectateurs. Concernant les questions de sécurité, les dirigeants de club possèdent l’appui du président de la LFP ainsi que celui des pouvoirs publics. Cependant, une législation trop contraignante pourrait nuire au critère animation des stades ainsi qu’à la venue des supporters actuels. Un juste équilibre est nécessaire afin de favoriser la croissance des affluences au stade.
