Face à la terrible crise des droits TV que traverse le football professionnel français, parler de surprofit peut paraître incongru. Pourtant, quelques formations de l’élite française sont parvenues à engranger des bénéfices pouvant être qualifiés de surprofits à l’issue du dernier exercice. Etude Ecofoot.
« Le profit économique est le meilleur indicateur pour juger de la performance d’une entreprise. Car, contrairement aux indicateurs comptables classiques, il n’exclut pas le coût de mobilisation des capitaux. Le profit économique combine à la fois des indicateurs essentiels du compte de résultat, du bilan mais aussi des éléments d’appréciation de la future performance de l’organisation étudiée. »
C’est en ces termes que Roger Bell, Co-Fondateur de Vysyble, société accompagnant de nombreuses organisations sportives britanniques dans leur stratégie de création de valeur, nous résumait il y a peu l’importance d’étudier le profit économique pour évaluer la performance financière globale d’une entreprise. Et, pour ce dernier, cette règle vaut également pour les clubs de football malgré les nombreuses spécificités cumulées par le secteur.
« Le profit économique a été utilisé avec succès pour évaluer les performances d’entreprises évoluant dans des secteurs aussi différents que la banque, l’industrie pharmaceutique, la distribution, l’ingénierie lourde, l’aéronautique, les assurances, l’immobilier… La volonté de considérer le football comme un cas à part est selon nous juste ridicule » confirme ainsi notre expert.
Quelle différence entre le résultat net et le profit économique ?
Pour obtenir le profit économique, il est nécessaire dans un premier temps de calculer le NOPAT (ndlr : le résultat net d’exploitation) auquel on retranche les coûts d’opportunité autrement dit les coûts de mobilisation des capitaux. Un taux d’actualisation (différent) est ainsi appliqué aux capitaux propres et aux dettes afin d’évaluer les coûts d’opportunité.
Ainsi, le profit économique permet d’obtenir une photographie de la valeur créée plus fidèle que certains indicateurs comptables tels que le résultat net ou encore les revenus par action. Pour démontrer leur affirmation, les spécialistes de Vysyble citent le cas Enron, qui affichait un résultat net sans cesse positif dans les années 90 avant de connaître de terribles déboires à l’aube des années 2000. D’autres entreprises ont par la suite connu cette dichotomie entre résultat net positif et grosses difficultés financières à l’image de General Motors à la fin des années 2000.
Certains financiers nuancent néanmoins l’utilisation du profit économique comme indicateur de référence pour évaluer la valeur réellement créée par une entreprise. Outre l’estimation parfois difficile des taux d’actualisation à appliquer, le profit économique n’est également pas adapté à tous les cycles de vie d’une entreprise. Par exemple, pour les start-up technologiques en pleine croissance, les forts investissements réalisés en R&D peuvent considérablement dégrader le profit économique à court terme.
Le LOSC fait figure de bon élève
