« Canal + offrira une notoriété nouvelle au championnat de D1 Féminine ». C’est en ces termes que Noël Le Graët, Président de la Fédération Française de Football, avait annoncé fièrement en novembre 2017 l’attribution des droits TV du championnat français d’élite féminine à Canal + pour la période 2018-23. Grâce à la concurrence exercée par d’autres diffuseurs – dont notamment BeIN Sports – la FFF était alors parvenue à commercialiser les droits TV de la compétition à hauteur de 1,2 m€ par saison à la chaîne cryptée.
Si, à l’époque, cette somme paraissait très importante pour un championnat féminin ; la D1 Arkema a depuis été (largement) dépassée par d’autres compétitions. Ayant lancé son appel d’offres au premier trimestre 2021 pour la période 2022-25, la FA a pu tirer la quintessence des audiences (et affluences prépandémie) en très forte hausse concernant le football féminin – la demi-finale de la Coupe du Monde 2019 opposant l’Angleterre aux Etats-Unis a réuni plus de 11,7 millions de téléspectateurs à travers le pays – et de ses premiers travaux visant à professionnaliser intégralement son championnat pour obtenir un montant record de recettes TV. Sky et BBC ont conjointement formulé une offre globale à hauteur de 24 m£, soit 8 m£ par exercice. Cerise sur le gâteau : la FA est parvenue à attribuer les droits à la fois à un opérateur payant salué pour la grande qualité de ses retransmissions et de sa ligne éditoriale et à un acteur… de la TV gratuite ultrapuissant. Le groupe audiovisuel public anglais retransmet ainsi entre 18 et 22 rencontres de Women’s Super League par saison sur ses antennes BBC One et BBC Two, assurant une très belle exposition au football féminin en Angleterre.
Enfin, ailleurs dans le monde, Mediapro a acquis les droits TV de la Liga Iberdrola pour 3 saisons en 2019 contre un investissement global de 9 m€. Néanmoins, différents conflits mêlant la RFEF, l’ACFF et certains clubs n’ont pas permis l’exécution normale du contrat signé. Aux Etats-Unis, plusieurs accords de diffusion ont été signés avec CBS et Amazon pour la diffusion de la NWSL, notamment sur Twitch. Des contrats qui permettent au soccer féminin américain d’empocher plus de 2,5 m$ par exercice.
Si la D1 Arkema est désormais clairement à la traîne en matière de recettes audiovisuelles par rapport à certains de ses concurrents ; le championnat français parvient tout de même à se défendre en matière de compétitivité. « On parle régulièrement d’un championnat en perte de vitesse par rapport aux concurrents européens mais n’oublions pas que le dernier vainqueur de la C1 est français, en l’occurrence l’Olympique Lyonnais. Et le Paris Saint-Germain va toujours loin dans la compétition » avance ainsi Vincent Cottereau, Head of Sponsorship d’Arkema, namer de la D1 féminine. Ces bonnes performances pousseront-elles Canal + à réviser son offre en forte hausse pour renouveler les droits TV de cette compétition ? Seulement si la concurrence entre les diffuseurs hexagonaux sera importante. Et le timing du prochain appel d’offres sera crucial à ce niveau…
Pour aller plus loin
📈 Comment développer les revenus d'une compétition féminine de haut niveau ?
— Ecofoot.fr (@Ecofoot) June 30, 2022
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