Taux de rentabilité / rendement interne (TRI) – Notion clé

Définition

Voilà une notion qui ne cesse de gagner en importance dans le sport professionnel en raison de la hausse d’intérêt des investisseurs institutionnels – et notamment des fonds de private equity – pour cette industrie.

Le taux de rentabilité interne – également appelé taux de rendement interne ou IRR en anglais – est le taux d’actualisation qui permet d’obtenir la valeur actuelle nette nulle (VAN) d’un actif. C’est l’un des indicateurs privilégiés par les fonds de private equity pour mesurer de la pertinence d’un investissement.

Exemple de calcul

Prenons un exemple concret (et simplifié) pour mieux illustrer le rôle et le calcul du TRI.

Un fonds de private equity décide d’acheter cash un club de Ligue 1. Entre le rachat des parts sociales et les dépenses d’investissement, il débourse une somme globale de 100 m€. A chaque exercice durant 4 ans, il parvient à dégager des flux de trésorerie positifs à hauteur de 10 m€ par saison. Enfin, lors de la 5e année, le fonds revend alors le club contre un montant de 150 m€. Les flux sont synthétisés dans le tableau ci-dessous :

Si, à première vue, ce rachat de club semble être un bon investissement pour le fonds, le TRI de ce projet n’est finalement que de 16%. Les fonds de private equity investissant dans le ballon rond cherchent généralement à atteindre un TRI de 20% avec une durée d’investissement n’excédant pas 5 ans.

Avis de professionnels

Etant donné l’organisation et le fonctionnement de l’économie du football professionnel européen, un fonds d’investissement peut-il atteindre un objectif de TRI de 20% en misant sur un club ?

« Un TRI de 20%, c’est le rendement que va rechercher un fonds comme Arctos sur le marché américain par exemple. Et il n’y a pas de raison pour que les fonds de private equity dérogent à cette règle en investissant dans le sport européen. A première vue, cela parait en effet ambitieux d’atteindre un tel rendement pour un club de football sur le Vieux Continent. Mais il faut séparer deux sujets. Il y a d’un côté la profitabilité annuelle que va générer un club. Et, de l’autre, sa valorisation en tant que telle. Pour un club, c’est vrai, cela peut être compliqué d’être profitable de manière récurrente dans la durée. Mais on évolue dans un secteur où les valorisations augmentent fortement. Les investisseurs peuvent alors s’y retrouver au moment de la revente de leurs parts, à condition qu’ils n’ont pas généré des déficits trop importants dans la gestion opérationnelle du club » nous indique un professionnel de la finance du sport ayant participé à plusieurs transactions dans le football professionnel français.

« Acquérir un club est plus risqué que d’investir dans une ligue. Il y a moins de visibilité sur la récurrence des cashflows. Mais atteindre un rendement de 20%, ce n’est pas une mission impossible. Cela va même devenir de plus en plus courant. On observe une tendance à la régulation au sein du football européen avec de nouvelles règles de contrôle des coûts. Par ailleurs, beaucoup d’acteurs pensent club au singulier mais de plus en plus de fonds de private equity raisonnent en réseau de clubs, avec des stratégies de multipropriété sur plusieurs marchés » complète Achille de Rauglaudre, Consultant spécialisé sur les thématiques d’investissement en sport, média et entertainment.

Pour aller plus loin

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