A la lecture des comptes publiés par les clubs de Ligue 2, il semble clairement impossible d’engranger des surprofits dans une telle division. Une conclusion qui plaide pour une régulation financière plus stricte afin de favoriser l’établissement de modèles pérennes dans cette division. Décryptage.
« Le profit économique est l’indicateur de référence pour évaluer la performance d’une entreprise. Il est utilisé avec succès dans un grand nombre de secteurs dont la banque, l’industrie pharmaceutique, la grande distribution, l’ingénierie lourde, l’aéronautique, les assurances, l’immobilier… Le fait de penser que le football est un cas à part est juste ridicule à nos yeux. »
L’analyse est sans concession pour Roger Bell, Co-Fondateur de Vysyble, société accompagnant de nombreuses organisations sportives britanniques dans leur stratégie de création de valeur. Selon les experts de Vysyble, le profit économique doit être la métrique de référence pour évaluer la performance financière d’un club de football professionnel.
« Contrairement aux métriques comptables traditionnelles qui excluent le coût du capital, le profit économique renvoie un signal fiable sur la performance de l’organisation. Il combine à la fois des éléments majeurs du compte de résultat, du bilan mais aussi des futures performances de l’organisation étudiée » renchérit Roger Bell.
En effet, contrairement au simple résultat net, le profit économique tient compte des coûts d’opportunité liés aux capitaux investis. Cet indicateur indique alors si le club crée réellement de la valeur pour ses actionnaires ou investisseurs. En plaçant le profit économique au cœur des décisions, cela pousse alors les dirigeants à adopter une gestion qui optimise les ressources et respecte une logique économique de long terme, au lieu de viser uniquement un certain niveau de croissance des revenus ou l’ajout à tout prix d’une nouvelle ligne au palmarès sans tenir compte des éventuelles conséquences financières en cas de non-atteinte des objectifs sportifs.
« Le football est un secteur où les enjeux sportifs priment avant tout. Les clubs peuvent accepter de subir des pertes sur une ou plusieurs saisons pour atteindre leurs objectifs sportifs mais aussi médiatiques ou d’image » nuance néanmoins un dirigeant de L2.
Comment évalue-t-on les surprofits d’un club professionnel ?
