Ayant peu accès aux financements bancaires traditionnels, les clubs de football professionnel doivent parfois regorger d’ingéniosité pour trouver des solutions afin de réduire la pression sur leur trésorerie. L’affacturage peut alors constituer une bonne alternative d’autant qu’elle convient particulièrement bien au modèle économique des clubs hexagonaux. Eclairage.
« Nous sommes obligés de nous inquiéter de la situation des clubs français qui ont perdu 30 à 50% de leurs recettes en raison de la baisse des droits audiovisuels. » C’est en ces termes que Bruno Belgodère, Directeur Général Adjoint en charge des Affaires Economiques au sein du syndicat Foot Unis, a dernièrement résumé auprès de nos confrères de News Tank Football la situation fragile dans laquelle se retrouve actuellement le football professionnel français. Une sortie qui fait écho aux propos déjà tenus par Jean-Marc Mickeler, patron de la DNCG, se disant préoccupé par la situation des clubs hexagonaux.
Alors que la grande majorité des clubs de L1 doivent affronter une baisse drastique de leurs revenus télévisuels sans pouvoir réajuster immédiatement leurs principaux postes de dépenses dont la masse salariale – car les clubs sont engagés dans des contrats pluriannuels avec leurs joueurs – certaines formations de l’élite du football hexagonal vont devoir trouver de nouvelles solutions de financement pour affronter cette période difficile et récupérer une certaine marge de manœuvre dans le pilotage de leur trésorerie.
Certaines pistes peuvent alors être explorées dont l’affacturage – également appelée factoring en anglais. Ce mécanisme de financement de trésorerie consiste à céder une facture à un tiers financeur qui peut être une banque ou une société d’affacturage. La banque retenue va alors escompter la somme au club en question tout en y appliquant un taux d’intérêt défini au préalable et en y retranchant sa commission. Cela permet alors au cédant d’encaisser immédiatement la quasi-intégralité de l’argent dû sans attendre l’échéancier de paiement convenu avec le débiteur.
« Pour être précis, quand on parle d’affacturage, on cède tout un portefeuille de créances qui sont généralement des factures classiques payables sous 30 ou 60 jours. Il y a donc une diversification du risque pour la banque nouant le contrat. Or, dans le sport, étant donné la typologie des clients, la pratique s’apparente davantage à du forfaiting. On se situe sur des échéances de paiement plus longues avec un débiteur unique. L’analyse pour la banque est totalement différente » nous explique ainsi Mathieu Guyot, Consultant chez MG Impact et spécialiste du sujet.
L’affacturage particulièrement bien adapté aux créances de transferts ?
Un contrat d’affacturage peut être conclu avec ou sans recours. Dans le deuxième cas, s’il y a un défaut de paiement du débiteur, la banque ne pourra pas se retourner contre le cédant de la facture sauf situation exceptionnelle. En général, les clubs pratiquant l’affacturage parviennent à signer des contrats sans recours. Néanmoins, plusieurs conditions doivent être respectées pour obtenir ce type d’accord.