A ce jour, très peu de clubs professionnels français ont mis en place un département achats pour centraliser leur politique en la matière. Pourtant, une telle organisation permettrait de rationaliser la stratégie tout en répondant plus facilement à d’importants enjeux économiques et RSE. Décryptage.
Trouver le Responsable des achats dans un club professionnel est une mission loin d’être aisée pour un fournisseur en prospection. Et pour cause : très rares sont les organisations sportives à avoir mis sur pied un département achats au sein de leur structure. « Les activités de sélection des fournisseurs et de suivi des contrats sont généralement pilotées au sein des différentes directions : marketing, informatique, RH, stadium management… » nous confirme Antoine Merceur, Fondateur de BOXtoBOX Conseil, société accompagnant plusieurs clubs professionnels français dans leur politique d’achats.
Pourtant, les clubs auraient tout à y gagner en érigeant un véritable département en capacité de définir et de piloter globalement la politique d’achats. « Il y a un réel enjeu à avoir une vision transverse des pilotages des contrats pour mettre en place de vraies stratégies par familles d’achats avec des viviers de fournisseurs actifs et des tarifs négociés avec un contrat cadre » souligne Antoine Merceur.
Un recentrage qui permettrait en somme d’unifier la politique globale d’achats. A titre d’exemple, dans bon nombre de clubs de Ligue 1, les achats liés à la panneautique et ceux concernant la signalétique au stade sont confiés à des départements différents alors que des prestataires en commun peuvent être concernés. « En ne centralisant pas leur politique d’achats, les clubs ratent des opportunités d’économies d’échelle » abonde en ce sens Antoine Merceur.
De plus, la non-centralisation des activités pose également des problèmes en matière de contract management. Les différents services n’ont pas forcément le réflexe d’adopter un suivi des conditions contractuelles ou de prêter attention à la date d’échéance des contrats. Parfois, les relations perdurent sans qu’elles soient encadrées par un contrat cadre. Ce qui peut poser des problèmes juridiques et assurantiels en cas de litiges ou d’accidents. « Les clubs peuvent avoir tendance à signer le devis du prestataire plutôt que d’envoyer un bon de commande. Or, en signant un devis, ils se plient aux conditions du fournisseur. C’est un détail à ne pas négliger » illustre Antoine Merceur.
Quelle politique optimale d’achats pour un club standard de L1 ?
