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Victor Wembanyama et les enjeux économiques d’une potentielle superstar française en NBA

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Le 22 juin prochain, le jeune français Victor Wembanyama sera sélectionné en premier choix de la draft NBA détenu par les San Antonio Spurs. La hiérarchie ne fait plus débat dans l’œil des scouts américains depuis de nombreux mois, plaçant Wemby, MVP de LNB, comme Français le plus haut classé de l’histoire de la draft, loin devant Killian Hayes, drafté en septième position en 2020. Derrière la reconnaissance sportive d’une telle position à la draft se trouvent des enjeux économiques, autant pour le joueur, les Spurs et la NBA. Une grande partie des éléments discutés dépendra évidemment de la réussite sportive de Wemby qui présente quelques incertitudes alors qu’il est attendu comme un talent générationnel. Annoncé comme le « probable plus grand espoir de l’histoire des sports collectifs» par Adrian Wojnarowski, journaliste star d’ESPN, le joueur français prendrait, si son talent se concrétise, une dimension économique conséquente dans le paysage du sport mondial. Note d’analyse d’Antoine Feuillet, Maître de Conférences à l’Université Paris-Saclay.

L’intérieur français des Metropolitans 92 rejoindra donc les San Antonio Spurs, dans une collaboration qui semble relever du destin. En effet, la franchise texane est surtout connue en France pour ses succès avec le meilleur joueur français de l’histoire, Tony Parker, fort de ses quatre titres NBA et d’un titre de MVP des Finales en 2007. De plus, les Spurs ont historiquement drafté deux intérieurs dominants choisis également en premier choix de la draft avec David Robinson en 1988 et Tim Duncan en 1997. En période de transition depuis 2020, la franchise a basculé dans le tanking depuis un an en transférant ses meilleurs joueurs contre des choix de draft pour bénéficier d’un choix élévé à la draft tout en formant de jeunes talents, une stratégie aléatoire mais payante dès la première saison avec l’obtention du first pick à la loterie 2023. Le résultat de cette dernière semblait d’ailleurs enchanter Victor Wembanyama, probablement ravi de rejoindre une franchise stable, avec un coach mythique, Gregg Popovich, et dans laquelle il aura le temps de progresser avec peu de pression de résultats à court terme.

La question salariale dans une ligue fermée

Sur le plan salarial, le joueur peut d’ores et déjà se considérer comme multimillionnaire avec une échelle des salaires qui est fixé par la NBA pour chaque position de sélection. Ainsi, pour le premier choix, le salaire de référence en 2023-2024 est fixé à 9 983 300 $. Le salaire peut être négocié entre 80% et 120% de cette somme. Il est donc vraisemblable que le salaire de Wembanyama soit très proche des 12 m$ dès son année rookie. Soit 6 fois plus que le salaire de base du joueur sélectionné en 30e position (dernier choix du premier tour). Ces salaires peuvent être perçus comme très élevés pour des joueurs qui n’ont pas joué un seul match en NBA (et pour la plupart qui n’ont jamais joué au niveau professionnel). Or, sans cette échelle de salaire, et dans un système d’enchères entre équipes comme dans le football européen, les salaires et les écarts de rémunérations entre joueurs seraient sans doute plus importants.

Les contrats rookies sont d’une durée de 3 ans (plus un an en option au maximum) avec une augmentation d’environ 5% par an.

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