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Organisation

Comment les clubs de Ligue 1 étoffent-ils leur cellule de recrutement ?

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Sans forcément accumuler les recruteurs au sein de leur organisation, la plupart des clubs de Ligue 1 ont étoffé ces dernières années leur cellule de recrutement en y adjoignant des profils aux compétences nouvelles, notamment en matière d’analyse vidéo et de data. Le niveau de maturité sur de tels sujets et la place accordée à la cellule de recrutement dans l’élaboration de la politique sportive expliquent en grande partie les résultats. Décryptage.

50. C’est le nombre de recruteurs dont dispose Manchester United dans son organisation. Même s’ils ne sont pas tous employés à temps plein par le club – certains d’entre eux travaillent comme consultants – ce nombre important de collaborateurs permet aux Red Devils de quadriller rigoureusement la plupart des régions du globe. Une méthode de travail qui n’est pas forcément suivie par tous les clubs européens, y compris ses rivaux en Premier League. A titre d’exemple, Liverpool FC ne compte dans sa cellule de recrutement « qu’une » quinzaine de scouts. Les Reds s’appuient néanmoins en parallèle sur un important département data science réunissant plusieurs docteurs en statistiques et mathématiques, dont la direction sera confiée à Will Spearman à compter de la saison 2023-24.

Un club professionnel a-t-il nécessairement besoin de réunir de nombreux scouts pour être performant dans sa politique de recrutement ? « En France, les clubs qui travaillent très bien ont souvent une cellule de recrutement réduite. C’est le cas de clubs comme le RC Lens ou le Stade de Reims. L’être humain a des biais. Il peut faire jouer sa sensibilité ou son affect dans la prise de décision. Plus on multiplie les recruteurs dans une cellule, plus on a de chances de recevoir des avis divergents » nous explique Pierre L’Hotellier, Conseiller Sportif passé par l’USC Concarneau et le Vannes OC, et travaillant aujourd’hui pour l’agent de joueurs Yvon Pouliquen.

Un constat qui est validé par différentes études empiriques à ce sujet. En partenariat avec l’Université de Groningen, le chercheur néerlandais Tom Bergkamp a conduit en 2021 un travail faisant intervenir une centaine de scouts évoluant dans le football néerlandais. Ces derniers ont été chargés d’évaluer différents jeunes défenseurs centraux d’Eredivisie à partir de clips vidéos de 30 minutes accessibles sur Wyscout. La moitié d’entre eux ont pu recourir à une méthode holistique pour mener leurs évaluations ; l’autre moitié devait remplir une grille de notation précise. Au final, une hétérogénéité de points de vue est ressortie de cette étude, sans pouvoir dégager des tendances claires, peu importe la méthodologie employée.

« Obtenir des avis divergents, c’est très commun dans la profession, y compris pour des joueurs de top niveau. La raison pour laquelle le métier de scout est si difficile c’est parce qu’il n’y a pas de formule magique » arguait chez nos confrères de The Athletic Jon Cotterill, scout basé au Brésil et auteur de l’ouvrage Anatomy of a football scout. « La meilleure formule pour obtenir une cellule de recrutement performante est de travailler en équipe réduite, définir une ligne directrice claire, avoir une communication transparente et répondre le plus précisément possible aux besoins manifestés par le staff technique » résume alors Pierre L’Hotellier.

Montée en puissance sur l’analyse vidéo et la data

Si l’empilement des scouts ne constitue pas un facteur clé de succès ; cela n’a pas empêché de nombreux clubs français d’entamer ces dernières années d’importantes réflexions pour optimiser le fonctionnement de leur cellule de recrutement

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