La crise aigüe des droits TV traversée par la Ligue 1 ces dernières saisons illustre la dépendance du football professionnel français aux recettes télévisuelles mais aussi les difficultés éprouvées par les clubs pour équilibrer leurs comptes. Quel que soit le niveau des droits TV. Décryptage.
« Dans le football professionnel français, les clubs ont nécessairement besoin d’avoir à leur tête un actionnaire qui joue le rôle de custodian c’est-à-dire en capacité de se porter garant de l’institution. C’est exactement ce qu’a fait M6 à la tête des Girondins de Bordeaux durant une vingtaine d’années en comblant régulièrement les trous. »
L’analyse réalisée par David Gluzman, Banquier spécialiste en financements structurés et expert en économie du football, s’avère juste à la lecture des états financiers des différentes formations de Ligue 1. Elle est d’ailleurs confirmée par d’autres spécialistes de la question.
« La valeur d’une entreprise est définie par trois cercles concentriques : sa capacité à générer des cash flows dans le futur, les synergies actionnariales et les enjeux d’image. Pour une entreprise classique, l’essentiel de sa valeur se concentre dans sa capacité à générer des flux de trésorerie. Mais, dans le football professionnel, ce cercle ne pèse pas bien lourd par rapport aux synergies actionnariales et aux enjeux d’image » nous expliquait dernièrement Henri Philippe, Associé au sein du cabinet Accuracy Paris.
Selon le bilan DNCG 2022-23 – dernier rapport en date publié par la LFP – seulement 2 clubs professionnels sur 20, à savoir l’AC Ajaccio et Clermont Foot, affichaient un résultat d’exploitation positif à l’issue de la saison. Au cumulé, les pertes d’exploitation s’élevaient à près de 870 m€ alors que les clubs avaient perçu une partie de la manne CVC lors de cet exercice. D’ailleurs, la situation ne s’est pas améliorée depuis puisque le patron de la DNCG, Jean-Marc Mickeler, a dernièrement évoqué un résultat d’exploitation déficitaire de l’ordre de… 1,2 Md€ pour les clubs de L1 et de L2 pour l’exercice en cours !
Des clubs qui supportent une masse salariale chargée trop élevée
Fort heureusement, la plupart des clubs parviennent à réduire leur déficit d’exploitation grâce à la cession d’actifs
