Alors que le Paris Saint-Germain a un temps songé à devenir propriétaire du Parc des Princes pour pouvoir y investir d’importants moyens dans son agrandissement, le club de la capitale semble aujourd’hui se tourner vers un projet alternatif de construction de nouveau stade afin de satisfaire ses ambitions. Un dossier qui illustre la complexité pour les clubs professionnels français d’accéder à la propriété de leur principal outil de production. Eclairage.
« La Ville ne nous laisse pas le choix. » C’est le message martelé par Nasser Al-Khelaifi, Président du Paris Saint-Germain, lors de son intervention au mois de novembre dernier au micro de RMC, pour justifier sa volonté de construire un nouveau stade de plus de 60 000 places en Ile-de-France. Derrière cette assertion, le dirigeant du PSG fustige la position de la Mairie de Paris de refuser de céder le Parc des Princes au club de la capitale.
Cette discorde entre la Mairie de Paris, propriétaire du Parc des Princes, et le PSG, club résident de l’enceinte de la Porte de Saint-Cloud, symbolise à elle-seule les difficultés rencontrées par les clubs professionnels français pour accéder à la propriété de leur stade. Alors que la plupart des grands clubs du football européen sont aujourd’hui propriétaires de leur enceinte ; en France, les quelques cas se comptent sur les doigts d’une seule main. En Ligue 1, à ce jour, seuls deux clubs évoluent dans un stade qui leur appartient : l’Olympique Lyonnais et l’AJ Auxerre.
« Sur la question de la propriété des stades, il y a bien une spécificité française. En Allemagne, par exemple, avant l’organisation de la Coupe du Monde 2006, la majorité des clubs de Bundesliga étaient locataires de leur stade. Depuis, les proportions se sont inversées. En moyenne, on retrouve désormais une quinzaine de clubs propriétaires de leur stade en Bundesliga par saison » décrypte Jérémy Moulard, Docteur en Management du Sport Professionnel et Consultant Stade au sein du cabinet Matchday.
Des collectivités qui veulent garder la main
Pourtant, au cours des dernières années, plusieurs dispositifs législatifs ont été votés pour faciliter l’accès à la propriété des infrastructures aux organisations sportives.