En apparence, les start-up de l’industrie sportive rencontrent plus de difficultés que d’autres secteurs à se financer auprès de fonds de capital risque pour accélérer le développement de leurs activités. Un paradigme qui pourrait néanmoins évoluer en raison de l’attractivité du secteur mais aussi des ruptures technologiques venant percuter ses activités. Décryptage.
4,3 Mds$. C’est la valorisation atteinte par Sorare lors de son tour de table bouclé en 2021 lui permettant de lever 680 m$ (650 m€). Une opération qui a valu aux dirigeants de la licorne française les félicitations du Président de la République, Emmanuel Macron. Une opération à laquelle ont participé plusieurs fonds de venture capital et non des moindres puisque le géant SoftBank, via son entité Vision Fund 2, y a joué un rôle clé.
Toutefois, Sorare ne serait-il pas l’arbre qui cache la forêt ? Alors que la France regorge de jeunes pépites dans l’univers de la sportech, relativement peu d’entre elles parviennent à séduire des poids lourds du venture capital pour financer leur développement. « Certaines entreprises innovantes de la sportech parviennent à lever des fonds auprès d’acteurs du venture capital. Mais c’est vrai que leur accès aux financements est plus complexe que pour des entreprises issues de la fintech, de la healthtech ou de la deeptech » décrit Me Louis Soris, Associé-Fondateur du cabinet Soris Avocats et host du podcast Equity Conversations. « Le financement de start-up de manière générale subit quelques difficultés depuis le retournement de conjoncture en 2022 » complète notre expert.
Sorare n’est d’ailleurs pas la seule sportech tricolore à être parvenue à lever des fonds auprès d’acteurs du venture capital. Précédemment, une entreprise comme MyCoach a également attiré des fonds VC à son capital pour accélérer son développement. « L’ouverture à l’international peut constituer un bon argument pour attirer un fonds de venture capital à son actionnariat. C’est un point très important » souligne Me Louis Soris.
De fortes spécificités à appréhender dans l’industrie du sport
Les entreprises évoluant dans l’univers du fan-engagement, de l’optimisation des performances ou encore de la digitalisation de la pratique sportive sont celles qui ont le plus de chance d’attirer l’attention des fonds de venture capital s’intéressant au sport. Les transformations liées au développement de l’intelligence artificielle (générative) pourraient également renforcer les liens entre sportech et investisseurs institutionnels. « Il y a également une bonne part des investissements qui sont captés par les acteurs du gaming. Sorare en est un bon exemple » décrypte Me Louis Soris.
Néanmoins, pour s’aventurer dans l’univers du sport, il est nécessaire de développer une fine connaissance de son écosystème.
