En officialisant le rachat du stade San Siro et des terrains environnants, les deux clubs milanais ont validé la première étape de la transformation de leur modèle économique passant par l’exploitation, en pleine propriété, d’une nouvelle enceinte ultra-moderne. Un projet qui doit ramener les deux formations lombardes vers les cimes (financières) du football européen mais qui n’est pas dénué de risques. Décryptage.
Et si Jean-Michel Aulas avait vu juste 15 ans avant ses homologues ? Après tout, la qualité de visionnaire est le propre des grands entrepreneurs. Alors que la course aux droits TV puis aux revenus commerciaux a dicté la croissance de chiffre d’affaires des grands clubs européens au cours des dernières décennies ; la détention de nouveaux actifs immobiliers et leur exploitation semblent devenir la nouvelle priorité des principales forces du ballon rond européen.
Outre le Paris Saint-Germain qui étudie actuellement plusieurs pistes pour devenir propriétaire d’une nouvelle enceinte de plus de 60 000 places en Ile-de-France ; l’AC Milan et l’Inter ont dernièrement officialisé le rachat du stade San Siro auprès de la municipalité lombarde. L’acte d’achat a été signé début novembre à la suite d’un conseil municipal organisé fin septembre et dont le résultat des votes a été très serré (24 voix pour la cession du stade et 20 voix contre), fragilisant par ailleurs la coalition du maire Giuseppe Sala, prouvant une nouvelle fois que les sujets touchant au football ne sont jamais sans conséquence dans la vie politique locale.
« L’opération San Siro marque, sur le plan économique, une rupture structurelle avec l’ère des stades municipaux en Italie, même si l’on ne peut pas encore parler de révolution systémique. L’AC Milan et l’Inter ne rachètent pas seulement Giuseppe Meazza : ils acquièrent, via un véhicule conjoint contrôlé par RedBird et Oaktree, un ensemble immobilier d’environ 280 000 mètres carrés auprès de la Ville de Milan » nous explique Francesco Caremani, Journaliste et Editeur en chef du média The SpoRt Light.
De lourds investissements à rentabiliser ?