Ces dernières saisons, de nombreux investisseurs (institutionnels) nord-américains ont pris des participations dans des clubs européens. Cette tendance va-t-elle perdurer ou décliner lors des mois à venir ? Décryptage.
MSP Sports Capital, 777 Partners, Friedkin Group… nombreux sont les fonds américains à s’être penchés sur la situation d’Everton FC au cours des derniers mois. Et alors que les Blues de Liverpool se trouvent actuellement dans une situation sportive (et financière) peu confortable, ils suscitent tout de même un vif intérêt d’Eagle Football Holdings, société américaine dirigée par John Textor.
Ces marques d’intérêt successifs d’investisseurs (institutionnels) pour les Toffees illustrent l’appétit croissant des fonds d’investissement basés aux Etats-Unis pour les clubs européens. Alors que ce phénomène n’est guère nouveau en Premier League – Manchester United a été racheté par la famille Glazer dès 2005 via… un LBO – il a pris des proportions bien plus importantes ces dernières années. Désormais, la moitié des équipes évoluant en Premier League ont des liens actionnariaux avec au moins une entité américaine.
Bien entendu, ce phénomène ne concerne pas uniquement le football anglais. En Italie, 7 clubs de Serie A ont à leur tête un actionnaire américain et non des moindres. L’AC Milan, l’Inter Milan et l’AS Roma sont respectivement contrôlés par RedBird Capital Partners, Oaktree Capital Management et… Friedkin Group.
Cette tendance est également perceptible en France. RedBird Capital Partners et Eagle Football Holdings sont respectivement actionnaires majoritaires du Toulouse FC et de l’Olympique Lyonnais tandis que Black Knight Football Entertainment et Arctos détiennent une position minoritaire au FC Lorient et au Paris Saint-Germain. « Arctos a déjà investi dans plus de 20 clubs professionnels à travers le monde dont récemment à Liverpool ainsi qu’au Paris Saint-Germain au sein du football européen » nous précise Achille de Rauglaudre, Investisseur dans le secteur du sport, décrivant un mouvement de spécialisation de certains fonds nord-américains dans les actifs sportifs.
« Ce trend est principalement nourrit par la hausse de popularité du ballon rond aux Etats-Unis mais aussi et surtout par le sentiment que les clubs européens de football sont sous-évalués par rapport aux franchises de sport US » analyse Jordan Gardner, ex-CEO du FC Helsingør et désormais Consultant pour la société Twenty First Group. « Les valorisations des franchises US ont explosé ces dernières années. Par contraste, les clubs européens peuvent être rachetés pour une fraction du prix avec un retour financier comparable à long terme » poursuit notre expert. La valorisation des Dallas Cowboys par Sportico, devenant la première franchise de sport US à franchir la barre des 10 Mds$, confirme cette tendance.