Nouveau diffuseur majeur de la Ligue 1 pour le cycle post-2024, DAZN a essuyé de nombreuses critiques – notamment au sujet de sa grille tarifaire – ces dernières semaines. Alors que sa direction répète à l’envi son intention de s’inscrire dans la durée en France, de nombreux experts doutent de la pérennité du modèle économique de la plateforme britannique. De quoi déjà inquiéter les dirigeants du football professionnel français ?
« Nous sommes dans une démarche de long terme. Ce qui est important pour DAZN est de construire dans la durée. On a signé des contrats de 5 ans avec la LNB et la LFP. On veut s’inscrire dans une logique pérenne en France comme sur tous les marchés où nous sommes présents. » C’est avec ce discours offensif que Brice Daumin, Directeur Général France de DAZN, a cherché à répondre aux critiques émises à l’encontre de sa plateforme, lors d’une interview accordée à FranceInfo.
Il faut dire que le nouveau diffuseur majeur de la Ligue 1 sur le marché français n’a pas été épargné par le grand public depuis la révélation de ses offres. Contraignant les fans de ballon rond à débourser 39,99€ par mois – ou 29,99€ par mois en cas d’engagement d’un an – pour accéder à 8 rencontres en live par journée ; ce tarif jugé exorbitant par bon nombre de supporters a suscité une pluie de critiques sur les réseaux sociaux. Obligeant même certains dirigeants à réagir pour contrer cette vague d’indignation.
« Ce n’est pas la LFP qui fixe le prix des abonnements. On a des acquéreurs qui, en fonction de leurs investissements, conçoivent leur grille tarifaire. Je comprends que le prix puisse être considéré comme important dans un contexte de crise majeure mais la Ligue 1 est un produit premium. Je me réjouis d’ailleurs du geste commercial dernièrement réalisé par DAZN » avait ainsi commenté Vincent Labrune dans la foulée de sa réélection à la présidence de la Ligue de Football Professionnel, faisant référence à la promotion à durée limitée mais dernièrement prolongée par l’opérateur anglais concernant son offre Unlimited.
L’accueil glacial et les nombreuses réserves exprimées sur les réseaux sociaux, n’ont pas douché les ambitions de ses dirigeants pour la France. DAZN compte atteindre la barre des 1,5 million d’abonnés dès la fin de la première année d’exploitation des droits de Ligue 1. « On affiche même l’ambition d’atteindre le million d’abonnés avant la fin de l’année » surenchérit Brice Daumin.
La plateforme britannique n’a d’ailleurs pas chômé ces dernières semaines pour assurer son « réel » lancement sur le marché hexagonal. Malgré des accords tardifs signés avec la LNB et la LFP pour récupérer les droits de la Betclic Elite et de la Ligue 1 ; DAZN a réussi à recruter en un temps record une cinquantaine de salariés sur la partie éditoriale et production pour assurer la diffusion des nouvelles compétitions. Ses dirigeants ont également réussi le tour de force de signer des accords de distribution avec l’ensemble des FAI mais aussi Canal + ou encore Amazon Prime.
Néanmoins, du côté de DAZN, on se refuse pour le moment à émettre tout commentaire quant aux premiers chiffres d’abonnements. « Tirer un bilan après quelques journées de championnat, cela n’a pas de sens. Encore une fois, nous voulons inscrire notre démarche sur du long terme. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce sont les signaux faibles, ce que disent les clubs, les fans, les spectateurs se rendant au stade de nos offres… » argue Brice Daumin.
Des doutes subsistent quant au modèle économique développé par DAZN
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