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Environnement / Social

Dérèglement climatique : le monde du sport est-il totalement hors-sol ?

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La prise en compte des problématiques environnementales oblige les acteurs économiques traditionnels à revoir en profondeur leur modèle d’affaires afin d’évoluer vers une stratégie à impact. L’industrie sportive ne peut se soustraire à une telle transformation, et pourtant, certains grands acteurs continuent à prendre des décisions qui vont à l’encontre de la diminution des gaz à effet de serre et de la protection de l’environnement. Tandis que d’autres avancent pas à pas vers un modèle (bien) plus vertueux. Eclairage.

« Un des engagements pris par la commune de Tignes est de recentrer notre politique de communication sur le seul périmètre européen. Cela n’a pas été une mesure simple à prendre. Mais elle découle d’un diagnostic précis de notre impact carbone concernant nos activités touristiques. La mobilité de nos vacanciers est la principale source de nos émissions de gaz à effet de serre. Les 8% de vacanciers extra-européens que nous accueillons sur notre territoire sont responsables de 38% des émissions ! »

C’est de cette manière qu’Olivier Duch, 1er adjoint au Maire de Tignes en charge de la vie économique et de la transition du territoire, a expliqué la nouvelle politique de développement orchestrée par sa commune pour promouvoir une activité touristique plus durable et pérenne, lors d’une table ronde organisée par le cabinet Utopies. Autrement dit, la commune de Tignes ne fera plus d’effort pour aller chercher des touristes aux Etats-Unis, en Inde ou encore en Chine mais se focalisera plutôt sur le développement d’un tourisme de proximité en mettant l’accent sur la clientèle française, suisse ou encore allemande. « La montagne est régulièrement questionnée sur son avenir du fait du réchauffement climatique, des difficultés d’enneigement et de l’évolution des glaciers. Tignes est évidemment concerné par le sujet » appuie l’Adjoint au Maire de la station savoyarde.

« La RSE en mode 1.0 n’est plus à la hauteur des enjeux demandés »

Elisabeth Laville – Fondatrice – Utopies

Bon nombre d’acteurs du tourisme – et de collectivités – ont ainsi compris la nécessité de transformer leur modèle économique pour évoluer vers une stratégie de développement plaçant les enjeux environnementaux et de société au cœur de leur fonctionnement. Une évolution à laquelle aucun secteur d’activité ne peut échapper – y compris le monde du sport – tant la nécessité de réduire les gaz à effet de serre est devenue urgente.

« La RSE en mode 1.0, c’est-à-dire se contenter de réduire ses impacts opérationnels en travaillant sur ses points faibles, n’est plus à la hauteur des enjeux demandés ! La seule fois qu’on a atteint les objectifs de réduction globale des émissions de gaz à effet de serre conformément à l’Accord de Paris, c’était en 2020, lors de la crise sanitaire. Le fonctionnement classique de nos entreprises, à date, est incompatible avec les enjeux climatiques mais aussi plus généralement avec les limites planétaires. Mais cette incompatibilité ouvre un champ large de transformations nécessaires vers un sport qui pourrait être demain décarboné et à impact sociétal positif » analyse Elisabeth Laville, Fondatrice de l’agence Utopies, lors de cette même table ronde.

Des décisions contraires à la prise en compte des problématiques environnementales

Alors que l’évolution vers un modèle à impact, intégrant les dimensions environnementales et sociales à chaque décision stratégique, devient incontournable ; ce réflexe n’est pas encore naturel au sein de l’industrie sportive.

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