La commercialisation des droits TV nationaux de Ligue 1 pour la période 2024-29 s’est soldée par un échec financier. Mais alors que les recettes audiovisuelles représentent une part significative des produits d’exploitation des clubs professionnels français ; ce dossier ne devrait pas profondément impacter dans l’immédiat l’appétit des investisseurs (internationaux) pour les formations hexagonales. Et voici pourquoi.
500 m€ par saison. C’est le montant total des deux accords négociés avec le nouvel entrant DAZN et BeIN Sports concernant la commercialisation des droits TV domestiques de Ligue 1 pour la période 2024-29. Une somme qui est bien éloignée des objectifs initiaux fixés par la LFP : cette dernière comptait initialement céder ses droits audiovisuels nationaux contre un chèque de l’ordre de 860 m€ par exercice. Il faut remonter à la saison 2004-05 pour retrouver trace de droits TV aussi bas ! Un manque à gagner loin d’être compensé par des droits TV internationaux en forte hausse pour le cycle à venir et dont l’atterrissage est prévu à 160 m€ par saison. Cerise sur le gâteau : en plus des différentes ponctions liées aux taxes et autres mécanismes de financement du football français, la LFP devra céder 13% du montant total de ses recettes audiovisuelles à CVC compte tenu de l’accord négocié avec le fonds d’investissement luxembourgeois lors de son entrée au capital de LFP Media…
Cette négociation ratée est-elle de nature à provoquer une forte baisse des valorisations des clubs professionnels français ? « Dans le football professionnel, la valeur d’un club est traditionnellement un multiple de son chiffre d’affaires. Or, les droits TV peuvent représenter jusqu’à 70% des produits d’exploitation d’un club français. La dernière négociation des droits TV aura forcément un impact » nous indique un expert financier habitué des négociations dans le secteur.
« La valeur d’une entreprise est toujours un croisement entre sa croissance et sa rentabilité. Cette règle est également applicable au football même si ce secteur cultive les spécificités. La hausse des droits audiovisuels dans le football européen au cours des dernières décennies a contribué à l’augmentation de la valeur des clubs » corrobore Pierre Ferracci, Président du Paris FC. Alors que la période de frénésie pour les droits TV de la Ligue 1 semble être de l’histoire ancienne, les valorisations au sein du football professionnel français pourraient alors en prendre un coup par ricochet.