Longtemps considéré comme un secteur très en retard sur le sujet, le sport professionnel français semble avoir récemment pris conscience des importants enjeux liés à la préservation de l’environnement. De plus en plus d’acteurs réaménagent leur organisation et allouent des moyens plus conséquents pour mieux prendre en compte les sujets climatiques dans leur fonctionnement.
L’épisode du « char à voile » est-il de l’histoire ancienne ? Alors que le sport professionnel français a longtemps été décrié dans son ensemble pour son absence de conscience écologique ; la donne semble avoir quelque peu évolué ces derniers temps à en croire les experts couvrant le sujet.
« Il est vrai que, dans l’ensemble, le secteur a pris un certain retard par rapport à d’autres industries en termes de durabilité et de responsabilité environnementale. Cependant, des efforts sont déployés pour rattraper ce retard et intégrer des pratiques plus vertes dans l’ensemble de l’écosystème sportif. De belles avancées ont été faites ces dernières années » observe ainsi François Singer, Fondateur de SportImpact Consulting et Co-Organisateur du SportMed Summit, dont la deuxième édition aura lieu à Marseille le 06 mars prochain.
Il n’est donc désormais plus rare de voir des organisations sportives prendre à bras le corps d’importants sujets liés à la préservation des ressources et de l’environnement. « Des clubs de football comme le PSG ou l’Olympique Lyonnais ainsi que des organisations comme la Ligue 1, la Ligue 2 ou encore la Fédération Française de Rugby ont lancé des initiatives pour réduire leur empreinte carbone, que ce soit en améliorant l’efficacité énergétique de leurs infrastructures, en optimisant la gestion des déchets ou en encourageant des pratiques écoresponsables parmi les joueurs et le public » décrypte François Singer.
Le durcissement du cadre législatif, que cela soit au niveau national ou européen, a également poussé les organisations sportives à accélérer sur le sujet. La loi AGEC (ndlr : Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire) adoptée en février 2020 a par exemple, entre autres, contribué à bannir l’utilisation de produits plastiques à usage unique dans les stades. L’introduction de la directive européenne CSRD va également obliger de nombreux acteurs du sport professionnel – essentiellement les clubs de Ligue 1 – à muscler fortement leur reporting extra-financier pour y inclure de nombreuses données en lien avec leur politique environnementale.
Des moyens de plus en plus importants consacrés à l’environnement
Au-delà des changements législatifs, les acteurs du sport professionnel français sont également encouragés à mieux se saisir de tels sujets par leurs différents organes de gouvernance et de régulation.