De nombreuses organisations footballistiques – fédérations, ligues, clubs… – ont dernièrement lancé leur propre offre OTT pour enrichir leur stratégie de contenus tout en les diffusant sur une plateforme propriétaire. Des initiatives qui pourraient s’apparenter à une véritable révolution si ces offres venaient à rassembler d’importantes bases d’abonnés. Pour mieux comprendre les enjeux liés à ces nouvelles plateformes, Ecofoot.fr est parti à la rencontre d’Arnaud Simon Follow @arnaudsimon, ex-patron d’Eurosport France et désormais CEO d’In&OutStories, agence accompagnant les organisations sportives (FFT, FFF, International Swimming League…) dans l’enrichissement et la valorisation de leur stratégie de contenus.
Plusieurs fédérations, ligues et clubs ont dernièrement lancé leur propre plateforme OTT pour y diffuser leurs programmes et autres rencontres de compétitions mineures (Manchester City FC, Olympique Lyonnais, LaLiga, Fédération Portugaise de Football…). Comment interprétez-vous cette évolution du paysage médiatique sportif ?
Aujourd’hui, la connexion directe avec le fan est vitale pour les organisations sportives. Elles se doivent de récolter un maximum de datas sur leurs habitudes de consommation pour mieux comprendre leurs attentes et les satisfaire. Face à une offre de divertissement de plus en plus concurrentielle, ce n’est plus une évidence de faire venir un fan au stade ! D’autant qu’ils sont sans cesse sollicités au sein de l’écosystème numérique. La connexion directe avec le fan n’est plus une option ; c’est désormais une obligation !
Ces nouvelles plateformes aident alors les clubs à rester en connexion perpétuelle avec leurs supporters. Les datas récoltées sur les habitudes de consommation leur permettent de produire des contenus et d’offrir des services qui sont conformes aux attentes des supporters. L’enrichissement des bases de données aident également les clubs à valoriser leurs contrats commerciaux avec leurs partenaires.
Par ailleurs, l’évolution du marché audiovisuel encourage également les ayants droit à lancer leur propre plateforme pour mieux valoriser l’ensemble de leur catalogue. En effet, le marché tend aujourd’hui à se concentrer autour des droits forts. Les fédérations ou autres ligues peuvent alors être tentées de lancer leur plateforme pour mettre en valeur leurs compétitions sur de nouveaux marchés ou pour mieux exposer des droits « spin off » ou en profondeur. Une évolution qui pourrait d’ailleurs être profitable pour le sport amateur.
« Toute organisation sportive se doit de prendre en main son destin digital »
Aujourd’hui, les ligues et fédérations ne doivent plus compter sur des intermédiaires pour exploiter tout le potentiel business de leurs compétitions. Il faut créer le besoin en lançant sa propre plateforme digitale permettant de mettre en valeur ses contenus. Un produit sportif ne peut plus compter sur le marché pour créer naturellement de la valeur. Toute organisation sportive se doit de prendre en main son destin digital.
Cette transformation du paysage médiatique ne s’inscrit-elle pas dans une tendance plus globale, au sein de laquelle les clubs cherchent à récupérer des marges de manœuvre dans l’exercice de leurs activités pour créer de la valeur ajoutée ?
