Comment une collectivité doit-elle s’y prendre pour accélérer la transition écologique des acteurs du sport de son territoire ? Cette question n’est pas simple à aborder mais elle devient pourtant essentielle pour inscrire les organisations – associations sportives et clubs professionnels – dans un modèle pérenne de développement et respectueux de l’environnement. Glen Dissaux, Vice-Président EELV de Brest Métropole, nous livre ses analyses tout en revenant sur les actions mises en place par sa collectivité pour accompagner le mouvement sportif brestois. Entretien.
De quelle manière une collectivité peut-elle aider les organisations sportives de son territoire à accélérer sur les sujets en lien avec la transition écologique ? Le conditionnement des subventions est-il l’outil le plus puissant ?
Il y a toute une panoplie d’outils et de politiques publiques qui permet d’amener les organisations sportives à accélérer la transition écologique de leur territoire. Fort heureusement, il y a d’autres leviers que les subventions.
Les subventions sont néanmoins un levier historique et bien compris des différents acteurs. Et il est possible désormais d’y ajouter des éco-critères. Dans le secteur événementiel, l’éco-conditionnalité des aides est rentré dans les mœurs même si on doit aller plus loin. Dans le cadre d’une contractualisation entre une collectivité et une organisation sportive, on peut désormais travailler sur l’empreinte carbone, les déplacements, la gestion des déchets, la restauration… Les objectifs sont alors fixés dans le cadre d’une convention. Et ces critères peuvent servir l’évaluation dans l’attribution de subventions.
Dans le sport, ces dernières années, on a beaucoup encouragé les acteurs à lutter contre toute forme de discrimination. Il est désormais indispensable de faire le même chemin sur le terrain de l’écologie. Le mouvement est en marche mais c’est encore trop timide à mon sens. Mettre en place des critères environnementaux dans le versement de subventions est un angle efficace.
Quels sont les autres moyens d’action des collectivités pour favoriser la transition écologique des organisations sportives ?
Nous devons assumer notre rôle en matière de formation et de sensibilisation aux enjeux. La collectivité doit être fer de lance à ce sujet pour insérer ce mouvement dans une dynamique territoriale globale. Tous les acteurs du territoire doivent agir de concert pour produire des résultats tangibles. La responsabilité d’une ville, d’une métropole, d’un département ou d’une région est d’embarquer tous les acteurs dans la transition écologique en créant un élan sur l’ensemble du territoire avec des objectifs concrets. Les collectivités se sont toutes dotées d’un PCAET (ndlr : Plan Climat-Air-Energie Territorial) avec des objectifs chiffrés précis en fonction des territoires. Il faut désormais mettre tout le monde autour de la table pour parvenir à les atteindre.
Enfin, il faut savoir montrer l’exemple. Les collectivités doivent impérativement s’appliquer à elles-mêmes les mesures qu’elles demandent aux acteurs de leur territoire. En interne, il faut mettre en place des politiques de développement durable et de transition écologique sur différents sujets clés. La gestion des équipements est par exemple très importante dans le secteur du sport. Certaines infrastructures, directement gérées par les villes/métropoles, sont très énergivores. Au sein de nos organisations, il est nécessaire de réunir des compétences techniques pour avancer sur de tels sujets mais aussi pour aider les autres acteurs du territoire dans leurs réflexions.
Quelles actions spécifiques mène Brest Métropole pour accompagner les associations sportives dans une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux ?