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Ligue 1, un accord de naming loin de faire l’unanimité

Photo FEP / Icon Sport

Secret de Polichinelle, la Ligue de Football Professionnel a officialisé fin mars la conclusion d’un accord de naming de la Ligue 1 avec McDonald’s pour les trois prochaines saisons à compter du 1er juillet prochain. Alors que cette signature constitue une bonne affaire sur le plan économique ; plusieurs organisations, dont foodwatch, alertent sur les méfaits d’une telle association. Décryptage.

30 m€ par saison : c’est la somme que devrait percevoir le football professionnel français pour le naming de la Ligue 1 à partir de la saison 2024-25 grâce à l’accord conclu avec McDonald’s. Une négociation commerciale rondement menée par la direction de la LFP, lui permettant de considérablement revaloriser les droits de parrainage de l’élite du football professionnel français. Jusqu’à présent, Uber Eats déboursait 16 m€ par an pour renommer la L1.

« Il y a une cohérence entre la clientèle de McDonald’s et le public populaire qui s’intéresse au football. On est sur des jeunes, mineurs, jeunes adultes et des familles. C’est une opportunité pour McDo qui, en plus, actuellement, est en train de développer une nouvelle offre : après les restaurants implantés partout, le développement du drive, l’enseigne se lance dans un nouveau service de livraison. Et prendre la suite d’Uber Eats est parfait pour eux » soulignait ainsi récemment Vincent Chaudel, Economiste à l’Observatoire du Sport Business, auprès d’Ouest-France.

Si, sur le plan économique, ce nouveau contrat semble être une bonne affaire ; en revanche, en termes d’image, les retombées de ce (début) de mariage sont bien plus nuancées. « Quel beau message envoyé l’année (où le sport est) Grande Cause Nationale et où l’on parle obésité, sédentarité des jeunes… C’est difficilement compréhensible » pouvait-on ainsi lire parmi les commentaires publiés sur le post de la LFP officialisant l’accord avec McDonald’s sur LinkedIn.

Certaines associations n’hésitent pas également à monter au créneau pour dénoncer les effets d’une telle union. « C’est complètement aberrant que le championnat français de football masculin, visionné chaque année par des centaines de milliers de spectateurs dont beaucoup de jeunes, soit nommé et porté par un géant de la malbouffe. On a d’un côté la promotion d’un sport, très suivi, regardé de générations en générations, dont les acteurs sont des stars copiées par les plus jeunes, et de l’autre, celle d’une chaîne de fast food » nous indique Audrey Morice, Chargée de campagnes chez foodwatch France.

« La malbouffe a des conséquences connues et documentées scientifiquement sur la santé, particulièrement des plus jeunes, qui sont quotidiennement surexposés à du marketing et à de la publicité promouvant des aliments déséquilibrés pour la santé. Les chiffres sont alarmants : 1 enfant sur 6 est en situation de surpoids ou d’obésité aujourd’hui en France, et une fois adolescent, risque de le rester tout au long de sa vie et de développer des risques graves pour sa santé. La ligue professionnelle de football est à côté de la plaque en signant ce partenariat. Le sport est synonyme de santé. Or, avec ce sponsoring, la ligue ne voit pas le problème de la malbouffe et cautionne qu’elle puisse même cibler les plus jeunes, joueurs ou supporters » poursuit Audrey Morice.

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