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A. Delwasse : « L’exemple de Michele Kang à l’OL doit inspirer d’autres mouvements de ce type en D1 Arkema »

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La Fédération Française de Football a exposé au printemps dernier son plan d’action visant à professionnaliser les championnats féminins français de haut niveau. Ces mesures sont-elles suffisantes pour amorcer le décollage économique de la D1 Arkema ? Offrent-elles un cadre attractif pour attirer de nouveaux partenaires financiers ? On en discute avec Alexis Delwasse, Président-Fondateur de Goodfellas Company. Entretien.

Aux Etats-Unis, certains fonds d’investissement commencent à réellement s’intéresser au football féminin à l’image de la nouvelle franchise de NWSL Bay FC détenue par Sixth Street. En France, les clubs de D1 Arkema suscitent relativement peu d’intérêt auprès des investisseurs institutionnels. Comment expliquez-vous cette différence ?

Plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour expliquer l’arrivée massive d’investisseurs en NWSL. D’ailleurs, les fonds ne sont pas les seuls investisseurs intéressés par la discipline. Des célébrités investissent également dans ce championnat à l’image d’Angel City FC qui réunit à son capital plusieurs stars d’Hollywood ou de BAY FC.

Tout d’abord, les compétitions américaines sont structurées et organisées en ligues fermées. Cela apporte certaines garanties en matière de visibilité et de retour sur investissement. Même si le principe de ligue fermée est étranger à la culture européenne du sport, il y a des éléments dans le fonctionnement de la NWSL qui mériteraient d’être étudiés. Dans le cas du football féminin, cela permettrait d’accélérer son développement en construisant plus facilement un écosystème offrant une certaine viabilité économique.

Par ailleurs, aux Etats-Unis, la culture du sportbusiness est bien plus développée. Cela incite davantage les investisseurs à s’intéresser à ce secteur. Il faut bien évidemment associer ce paramètre à la ligue fermée. Les investisseurs y vont dans un esprit collectif avec la volonté de développer globalement la discipline, de manière holistique. Des investissements importants sont réalisés pour enrichir l’expérience au stade, créer des contenus, nourrir un storytelling, développer les activités de merchandising… On se situe dans de vraies stratégies de marque.

Enfin, le football féminin est davantage ancré dans la culture américaine. La pratique y est fortement développée grâce notamment au décret Title IX qui définit une parfaite parité dans l’allocation des bourses universitaires. Du coup, de nombreuses jeunes femmes pratiquent le soccer à l’université. Le bassin de joueuses est important et cela contribue à alimenter le fort intérêt pour la discipline.

« Le développement du soccer féminin de haut niveau ne s’est pas fait en un claquement de doigts aux Etats-Unis »

Aujourd’hui, tous les indicateurs sont au vert en NWSL : lancement de nouvelles franchises, hausse des affluences dans les stades, forte hausse des droits TV… Et cela n’a pas toujours été le cas. Dans un passé récent, avant l’émergence de la NWSL, plusieurs ligues féminines ont connu des déboires économiques aux Etats-Unis. Le développement du soccer féminin de haut niveau ne s’est pas fait en un claquement de doigts. Il a fallu une vision, du volontarisme et des investissements.

Les succès de la sélection américaine ont-ils contribué à initier ce cycle vertueux de développement en NWSL ?

Bien sûr. C’est la sélection au plus beau palmarès. Les résultats de la sélection américaine ont contribué à développer l’intérêt pour le soccer féminin au pays. C’est d’ailleurs une des raisons qui a poussé la FFF à fixer parmi ses objectifs prioritaires l’obtention d’un titre dans un grand tournoi international pour son équipe A le plus tôt possible. Gagner des titres au plus haut niveau, cela aide à développer une discipline, c’est certain.

Les réformes exposées en avril 2023 par la FFF afin de dynamiser le développement du football féminin de haut niveau en France (création de la Ligue Féminine de Football Professionnel, processus de labellisation, renforcement des dotations…) vont-elles assez loin ? Offrent-elles un cadre propice pour attirer de nouveaux investisseurs en D1 Arkema ?

A. Delwasse : « L’exemple de Michele Kang à l’OL doit inspirer d’autres mouvements de ce type en D1 Arkema »
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