Face à la hausse des enjeux sportifs et économiques liés à la formation, les clubs professionnels français rationalisent de plus en plus le recrutement des jeunes talents amenés à intégrer leur centre. Même si la détection de jeunes joueurs à fort potentiel ne constitue pas une science exacte. Eclairage.
Quels jeunes espoirs quitteront ces prochaines semaines la Ligue 1 pour rejoindre l’un des grands championnats européens ? Comme chaque été, nombreuses seront les jeunes pousses pétries de talent à quitter la France pour aider leur club à équilibrer les comptes. Un exode massif – notamment vers la Premier League et la Bundesliga – qui est devenu une fatalité en attendant une éventuelle hausse des recettes audiovisuelles pour le cycle post-2024.
Face à l’importance prise par les plus-values sur les cessions de joueurs dans le modèle économique des clubs français, une majorité d’entre eux ont cherché à monter en puissance sur la formation ces dernières années afin de sortir régulièrement de beaux prospects venant dans un premier temps alimenter l’équipe première avant que leur départ ne permette de renflouer les caisses. Illustration de cette tendance : la quasi-intégralité des clubs de L1 disposent désormais d’une cellule de recrutement dédiée aux activités de leur centre de formation.
« Tous n’adoptent pas encore ce fonctionnement mais de plus en plus de clubs français intègrent à leur organisation des recruteurs dédiés aux activités de leur centre. Il y a une vraie volonté d’avoir un coup d’avance face aux adversaires en repérant en premier un jeune élément à fort potentiel. Adopter ce schéma de fonctionnement, cela permet aux clubs de repérer plus tôt de jeunes potentiels pour éviter de débourser plus tard une importante indemnité de transfert pour l’obtenir » analyse ainsi Adrien Mathieu, Fondateur du podcast Formation Football Club et spécialiste des questions en lien avec la formation.
Cette évolution ne concerne pas exclusivement les centres de formation les plus réputés du football professionnel français. A titre d’exemple, le Clermont Foot 63 a monté une cellule de recrutement de 5 personnes – composée d’un responsable du recrutement et de 4 scouts – chargée de détecter les meilleurs jeunes potentiels à travers la France. Dans un club plus huppé comme l’Olympique Lyonnais, reconnu pour la qualité de sa formation, plus d’une dizaine de scouts travaillent sur les jeunes talents.
Cette rationalisation dans le recrutement va de pair avec la hausse des coûts liés au fonctionnement d’un centre de formation. Face à la pression concurrentielle de plus en plus rude sur le marché des jeunes joueurs, les charges annuelles liées au fonctionnement d’un centre ont connu une progression continue ces dernières années. Désormais, le budget moyen d’un centre de formation de catégorie « prestige » est de l’ordre de 7 m€ par saison. Et certains clubs hexagonaux franchissent la barre des 10 m€ par exercice. D’où la nécessité de faire éclore des talents pour rentabiliser un tel investissement.
L’Ile-de-France, une région clé
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