De plus en plus d’organisations sportives hexagonales clament leur volonté de mieux prendre en compte les problématiques environnementales dans leur fonctionnement au quotidien. Cependant, relativement peu d’entre elles y allouent les moyens nécessaires et recrutent en conséquence pour satisfaire de tels objectifs. Même si des évolutions positives sont observées. Décryptage.
Chef de projet bâtiments et RSE : voilà un intitulé de poste qui était (quasi)-inexistant il y a encore une poignée d’années dans le sport professionnel français. C’est pourtant le profil dernièrement recherché par le Clermont Foot 63 pour piloter entre autres sa démarche RSE visant à réduire l’impact environnemental de l’ensemble de ses activités. Un signal positif qui tend à démontrer que de nombreux acteurs de l’écosystème sportif français cherchent à monter en puissance sur les thématiques environnementales et à se staffer en conséquence.
« On ressent une vraie prise de conscience pour les sujets RSE en général et environnementaux en particulier dans le sport français. Un des signaux concrets est l’augmentation du nombre d’offres d’emplois et de stages liées au sujet. De nombreux postes, qui n’existaient pas il y a encore quelques années, commencent à être ouverts voire à être renouvelés, à l’image des Chefs de Projet ou Chargés de Mission RSE par exemple. Cela montre que les clubs veulent accorder une place plus importante à de telles problématiques au sein de leur organisation » avance ainsi Paul-Edmond Bétremieux, Co-Fondateur de BOOST, cabinet de recrutement spécialisé dans l’industrie du sport et auteur dernièrement d’une étude sur le rôle des talents dans les stratégies RSE des acteurs du sport.
Néanmoins, si le poste ouvert par le Clermont Foot 63 est en CDI, rares sont les clubs professionnels à proposer des contrats à durée indéterminée sur les sujets environnementaux. La plupart des ressources affectées à ces sujets sont souvent en stage, en alternance ou en CDD. Des contrats courts qui correspondent au niveau de maturité de l’industrie sportive pour le sujet.
« La plupart des acteurs du sport en sont encore à la phase exploratoire en matière de politique environnementale »
Paul-Edmond Bétremieux – Co-Fondateur – BOOST
« En effet, dans le sport, il y a très peu d’organisations qui intègrent des ressources en CDI et qui portent les sujets environnementaux depuis de nombreuses années. La plupart des acteurs en sont encore à la phase exploratoire. Sur des sujets aussi vastes que la RSE et l’environnement, les clubs ont tendance à confier les premières missions à un stagiaire ou à un CDD qui va défricher le terrain. Nous en sommes qu’aux prémisses des stratégies environnementales : ce n’est pas encore un sujet central pour toutes les entreprises évoluant dans le sport professionnel » analyse Paul-Edmond Bétremieux.
Les missions environnementales sont alors généralement confiées à des profils juniors, souvent chargés de réaliser un gros travail de veille pour dégrossir les sujets et adapter la stratégie environnementale du club à son fonctionnement et écosystème. « Etant donné les postes ouverts, les clubs ne vont pas parvenir à attirer des profils expérimentés cumulant plus de 10 ans d’expérience sur les sujets environnementaux et provenant d’autres industries. Les personnes recrutées sont souvent fans de sport et ont développé de réelles convictions sur les sujets environnementaux. Elles connaissent particulièrement bien le fonctionnement de l’industrie sportive et ses rouages. Elles sont conscientes des limites du secteur et savent faire bouger les lignes progressivement. Ce sont des profils idéaux pour cette phase exploratoire » poursuit Paul-Edmond Bétremieux.
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