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Les budgets de sécurité explosent en Ligue 1

Le weekend dernier a été marqué par les incidents qui se sont produits à l’Allianz Riviera entre les supporters de l’ASSE et ceux de l’OGCN. Pourtant, les clubs de Ligue 1 ne cessent d’accroître leur budget de sécurité afin d’éviter ce genre de débordements. Mais les moyens financiers ne suffisent pas toujours…

Cet été, Bernard Caiazzo, co-président de l’ASSE, expliquait lors de la présentation du bilan comptable du club que le budget sécurité du club avait explosé ces dernières années. Pour l’édition 2013-14, il se chiffre aux alentours de 2 000 000 € pour assurer la sécurité des supporters lors des matchs à domicile mais aussi à l’extérieur de l’ASSE. Cette somme a été multipliée par 5 lors des dernières années. En moyenne, l’organisation d’un match à Geoffroy Guichard coûte au club 90 000 € en frais de sécurité. Cela représente tout de même 7,5% de la recette de billetterie d’un match disputé à guichet fermé.

Cette augmentation des coûts s’explique par deux phénomènes : la baisse de la participation de l’Etat ou des collectivités locales dans les frais de sécurité lors de l’organisation des matchs et la sévérité accrue de la LFP qui n’hésite plus à sanctionner les clubs possédant des supporters trop turbulents. Les clubs professionnels doivent investir dans la sécurité pour se voir attribuer la licence club chaque année et ne pas perdre 10% de leurs droits TV en fin de saison (2 000 points sur 10 000 de la licence club sont attribués aux efforts entrepris par les clubs pour la sécurité des stades).

Malgré les efforts entrepris par les dirigeants de l’ASSE, ils ont du mal à contenir les supporters les plus bouillants du Chaudron. La commission de discipline de la LFP a déjà ouvert de nombreuses enquêtes à l’encontre des débordements des supporters verts (contre Lyon et Bastia notamment). Le club risque une lourde sanction suite aux débordements face à l’OGCN qui peut aller jusqu’au retrait de points. Pourtant, les dirigeants de l’ASSE ont entièrement respecté le cahier des charges imposé par la LFP en matière de sécurité autour des déplacements de supporters.

Les budgets de sécurité ne cessent d’augmenter en Ligue 1

L’augmentation des budgets de sécurité en Ligue 1 n’est pas qu’un problème propre à l’ASSE. En moyenne, le budget sécurité se chiffre à 90 000 € pour une rencontre organisée dans une grande enceinte et autour de 65 000 € pour une enceinte de taille moyenne. Le passif entre deux clubs rentre également en ligne de compte lors de l’établissement du budget sécurité.

Un club comme le PSG ne lésine pas sur les moyens à investir pour assurer la sécurité autour du Parc des Princes. En moyenne, le club dépense autour de 125 000 € par match disputé à domicile. Lors du dernier clásico disputé à Paris en championnat, les dirigeants qataris ont investi 250 000 € pour assurer la sécurité de cet événement. 150 000 € ont été dépensés pour mobiliser une présence policière de 1 500 hommes. Et 100 000 € ont été utilisés pour embaucher 700 personnes (stadiers, contrôleurs, palpeurs…) pour assurer la sécurité à l’intérieur de l’enceinte. Le club parisien investit près de 3 millions d’euros par saison pour obtenir un espace dénué de violence au sein et autour du Parc des Princes.

Les budgets en matière de sécurité ne sont pas toujours maîtrisés dans le cas de nouveaux stades

Avec l’arrivée du nouveau stade, les dirigeants de l’OGC Nice ont budgétisé une enveloppe de 950 000 € pour assurer la sécurité autour de l’enceinte. Problème : 90 000 € ont été dépensés uniquement pour la rencontre OGCN – ASSE. Et la somme allouée n’a pas suffi pour maîtriser les débordements (même si les supporters stéphanois ont été assez rapidement évacués). Dans un stade ouvert où le public est libre de circuler aisément ; les dirigeants niçois vont devoir réaliser des aménagements au sein de l’enceinte ou exploser leur budget sécurité lors de l’organisation des rencontres.

jean pierre rivere

Jean-Pierre Rivere, président de l’OGCN, va sans doute revoir le budget alloué à la sécurité au sein de l’Allianz Riviera.

Le LOSC connait également des problèmes budgétaires autour de la sécurité. Actuellement, le club nordiste tente de réaliser des économies en termes de … sécurité pour essayer de tirer des revenus additionnels de son nouveau stade. Le coût du dispositif de sécurité par rencontre se chiffre entre 100 000 et 120 000 € par rencontre. Les dirigeants nordistes tentent de maitriser cette enveloppe en faisant baisser le coût unitaire à 90 000 €. Pour atteindre cet objectif, le club a d’ores et déjà diminué son nombre de stadiers de 60 personnes. Ils ne sont plus que 690 au lieu des 750 employés lors des premières rencontres.

Si la LFP reconnait les efforts menés par les clubs en matière d’enveloppe budgétaire allouée à la sécurité ; le ministère de l’intérieur et plus précisément la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme pointe l’attitude de certains dirigeants de clubs qui couvriraient certains de leurs supporters violents influents afin de ne pas faire de vague au sein du club. Sous la pression du ministère de l’intérieur, la Ligue pourrait appliquer des sanctions plus sévères à l’encontre des clubs impliqués dans des problèmes de sécurité. Le cas de l’ASSE servira-t-il d’exemple ? Affaire à suivre…

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