F1 interview
Eco

« En F1, il y aura plus de candidats à la victoire d’ici 2024 »

XPB / Icon Sport

La Formule 1 ne cesse de gagner en attractivité et en popularité. Alors que ce succès est parfois attribué à la série Drive to Survive diffusée sur Netflix ; les dirigeants ont profondément fait évoluer les règlements techniques et financiers de la discipline ces dernières années, rendant alors la compétition bien plus séduisante aux yeux de toutes les parties prenantes. Une évolution qui n’est pas terminée puisque la F1 adoptera une nouvelle réglementation sur les moteurs à compter de 2026 faisant la part belle à l’électrification des unités de puissance. Des changements qui ont déjà convaincu Audi d’entrer dans la compétition – via une collaboration avec Sauber – et d’autres grands constructeurs sont en attente. Marc Limacher, Spécialiste F1 et Auteur du Business Book GP depuis 2010, revient sur les grandes réformes ayant considérablement renforcé l’économie de la discipline reine du sport automobile. Entretien.

La Formule 1 semble avoir considérablement renforcé son pouvoir d’attraction auprès des constructeurs automobiles ces derniers temps. Audi a annoncé son entrée dans la discipline à horizon 2026. Et d’autres grandes marques se posent des questions quant à un investissement en F1. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

D’abord par le changement de règlement technique moteur en 2026. L’ensemble de l’unité motrice sera plus simple et potentiellement moins coûteuse sur le long terme. La conception du programme moteur actuel avait coûté 150 millions d’euros et représente chaque année plus de 100 millions d’investissement ! Pire, en 2021, Mercedes avait dépensé 10 millions d’euros pour la dernière unité de puissance qui a permis à Lewis Hamilton de dominer le Grand Prix du Brésil.  Toutefois, le modèle économique est limité car il n’y a que 10 équipes en championnat. Louer son moteur 15 millions d’euros à un client reste un exercice compliqué. Par exemple, Renault n’équipe plus aucune écurie cliente depuis la fin de sa collaboration avec McLaren.

La prochaine génération de moteurs devrait tourner autour de 50 millions d’euros d’investissement pour un constructeur. Mais, c’est surtout le fait que le règlement impose un plafond de dépense sur les moteurs – à hauteur de 95 millions d’euros par saison – qui rend la discipline attractive pour un nouvel entrant. Cela permet d’envisager un contrôle des coûts plus réaliste pour un constructeur potentiel.

« A l’origine, le plan de Liberty Media était surtout d’être présent en Asie »

L’autre aspect à évoquer est la plus grande hybridation de la prochaine génération de moteurs. Ce sera quasiment du 50/50 renforçant donc l’importance de la partie électrique du moteur par rapport à la génération actuelle. Une évolution qui intéresse grandement les constructeurs.

Le centre de gravité de la F1 semble progressivement se déplacer en-dehors des frontières européennes. Les GP historiques sur le Vieux Continent sont régulièrement menacés au profit du marché US. Ce mouvement va-t-il perdurer ? Liberty Media projette-t-il également de développer la F1 sur d’autres continents ?

« En F1, il y aura plus de candidats à la victoire d’ici 2024 »
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