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Préserver son identité pour mieux réussir dans le sport professionnel

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Au gré d’un changement actionnarial ou stratégique, certains clubs professionnels sont tentés par un « dépoussiérage » de leur identité en procédant à des aménagements touchant à des éléments hautement symboliques – tels que le logo – ou encore à leur modèle de fonctionnement. Si la préservation de l’identité ne doit pas conduire à une forme d’immobilisme, tout changement doit s’inscrire dans un cadre global et cohérent de développement, en affinité avec l’environnement du club et, tant que possible, recevoir l’assentiment des parties prenantes. Décryptage.

« Ce que je n’avais pas réalisé avant mon arrivée au Royaume-Uni, c’est la manière dont se forge la passion autour du football dans ce pays. Ici, le supportariat prend forme de la même manière qu’une appartenance religieuse. Si vous naissez dans une famille de supporters de Liverpool FC, vous devenez fan des Reds. Et vous ne changez pas de club au cours de votre vie à moins d’être en rupture totale avec votre famille ! »  C’est de cette manière qu’Aaron Radin, CEO de la British Basketball League depuis un an, mais ayant fait une grande partie de sa carrière aux Etats-Unis, décrivait dernièrement, avec étonnement, les mécanismes conduisant au supportariat en Angleterre.

Une description qui peut être généralisée, à différents degrés, à l’ensemble des marchés européens du sport. « Cette manière dont nait la passion a forcément une incidence sur la gestion des clubs mais aussi le développement de la fan expérience. Les supporters vont au stade en endossant le maillot de leur équipe. Ils connaissent par cœur les chants et ils les reprennent ensemble au stade. Finalement, le plus important pour les spectateurs, c’est de vivre une expérience commune au stade, de ressentir le fait d’appartenir à une même communauté » poursuit alors le patron de la British Basketball League lors d’une intervention aux SportsPro OTT Series.

« Au Royaume-Uni, le supportariat prend forme de la même manière qu’une appartenance religieuse »

Aaron Radin – CEO – British Basketball League

Pour ne pas interrompre le caractère héréditaire de la transmission de la passion – et ainsi réussir à rajeunir sa fan-base – les clubs doivent alors prendre garde à préserver leur identité en ne créant pas de discontinuité entre un (riche) passé et un avenir encore à écrire. Un raisonnement qui peut paraître contre-intuitif à l’heure où certains experts – et dirigeants du football européen – encouragent les clubs à embrasser tout type d’innovation pour retenir l’attention de la GenZ. Un raisonnement qui peut également entrer en contradiction avec les velléités de conquérir de nouvelles cibles poussant alors des clubs à renoncer à certains éléments symboliques attachés à leur histoire ou à leur territoire. Le FC Girondins de Bordeaux version GACP a notamment subi un cuisant échec sur ce terrain en adoptant un nouveau logo convenant mieux à ses nouvelles ambitions de rayonnement international. Un retour à l’ancien blason a alors été rapidement acté lors du rachat du club par Gerard Lopez tant le nouvel emblème cristallisait les critiques.

« Un club professionnel, ce n’est pas une entreprise qui vend du spectacle. Un club, c’est avant tout une organisation qui rassemble une communauté. L’identité véhiculée est un élément fondamental de son existence » analysait dernièrement Antoine Duval, CEO du cabinet de conseil Six Sports Management, lors d’une table-ronde organisée par la BPI sur le modèle économique du sport professionnel.

L’identité, composante à prendre en compte dans le développement d’une politique sportive

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