Agent de joueurs : voilà une profession qui fait rêver bon nombre de fans de ballon rond mais dont la réalité du quotidien est souvent méconnue. Dans ce nouvel entretien Les Métiers du Sport, Bertrand Cauly, agent de joueurs expérimenté accompagnant la carrière de Franck Yannick Kessié (Al Ahli SC), d’Oumar Diakité (Stade de Reims) ou encore du prometteur Souleymane Cissé (ASC Jaraaf), meilleur buteur du championnat sénégalais, énumère les facteurs clés à réunir pour réussir dans cette profession.
Pouvez-vous nous décrire votre quotidien en tant qu’agent de joueurs ? Diffère-t-il complètement lors des périodes de transferts ?
Le métier d’agent ne s’arrête jamais. Les relations, autant avec les joueurs que les clubs, doivent être maintenues en permanence. Mais il y a, c’est vrai, une accélération des activités au moment de la période des transferts. Même si une partie des décisions sont anticipées par les clubs ; il y a une part non-négligeable de deals qui vont se faire par opportunité. La période de mercato a un effet multiplicateur sur la quantité de travail.
Comment un agent choisit-il les joueurs avec lesquels il collabore ?
Cela dépend de la réputation et du niveau de séniorité de l’agent. Un agent qui vient d’avoir sa licence et un agent confirmé jouissant d’une solide réputation n’adopteront pas la même approche.
Par définition, un agent débutant va devoir construire son réseau aussi bien au niveau des joueurs que des clubs. Il devra donc être souvent présent en bord de terrain ou dans les stades pour soigner ses relations.
Un agent expérimenté et reconnu dans la profession aura le luxe de choisir les joueurs qu’il souhaite gérer. Les joueurs vont venir à lui grâce à sa réputation mais aussi au bouche à oreille. Dans les relations du vestiaire, un joueur peut par exemple très bien recommander son agent à un coéquipier. Cela crée alors un lien de confiance avant même d’engager une première conversation.
Le réseau est très long à construire. Ceux qui performent rapidement dans la profession sont les anciens joueurs qui obtiennent leur licence une fois leur carrière terminée. Ou un ancien journaliste de sport qui décide de franchir la barrière en devenant agent de joueurs. Il démarre alors avec un net avantage grâce à son réseau construit via son ancienne activité professionnelle.
Il y a aussi le cas du recruteur qui réoriente sa carrière vers celle d’agent ou collaborateur d’agent. Devenir agent sans avoir développé un réseau au préalable, c’est extrêmement difficile. Je conseille souvent de commencer par un poste dans le recrutement avant de basculer éventuellement sur le métier d’agent.
L’accompagnement d’un agent se limite-t-il à la gestion de la carrière sportive de ses joueurs ?