Interview

« La Ligue 1 est un championnat apprécié des observateurs et des joueurs au Brésil »

Ecofoot.fr a eu la chance cette semaine de s’entretenir avec Frédéric Fausser, spécialiste du football brésilien et fondateur du média Sambafoot. Au cours de cet entretien, nous avons évoqué les activités menées par Sambafoot dans le développement de la notoriété du PSG et de l’ASM en Amérique Latine tout en revenant sur la popularité importante de la Ligue 1 au Brésil…

Frédéric, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs d’Ecofoot.fr ?

J’ai commencé dans l’informatique en suivant un cursus par alternance dans une grande société allemande jusqu’à BAC+5. Je me suis ensuite orienté vers la gestion de projets puis enfin sur le marketing en devenant responsable de projets CRM.  Par ailleurs, je suis le fondateur du site spécialisé dans l’actualité du football brésilien Sambafoot, qui est devenu une entreprise en 2011 avec l’entrée de nouveaux actionnaires. Je suis en charge du développement de la société au niveau international.

Comment avez-vous eu l’idée de créer Sambafoot ?

Sambafoot a été créé au début des années 2000 sous la forme d’un blog pour les passionnés du football brésilien. Nous sommes rapidement devenus le média leader en Europe sur le football brésilien, dépassant les 500 000 visites / mois. Durant le Mondial, nous avons dépassé la barre symbolique des 1 millions de visites. Nous actualisons une base de données qui compte près de 200 000 joueurs brésiliens. Aujourd’hui, notre plateforme est multilingue et nous comptons 5 rédacteurs qui travaillent au quotidien sur le site.

Outre le développement du média Sambafoot, vous travaillez également avec certains clubs de Ligue 1 au sujet de la gestion de leurs communautés numériques en Amérique Latine. Avec quels clubs collaborez-vous ? Et quelles sont vos missions ?

Nous nous sommes spécialisés depuis 2 ans sur la gestion des communautés de fans pour les clubs européens en Amérique Latine. Aujourd’hui nous collaborons avec 2 clubs français : le PSG et l’AS Monaco mais aussi avec Cruzeiro au Brésil. Notre mission est d’améliorer la visibilité de nos clients en Amérique Latine en activant au maximum la marque. Nous ne sommes pas des traducteurs, nous proposons des activations locales afin de faire progresser la notoriété de la marque. Les deux pays clefs sont le Brésil et le Mexique.

Quelles sont les spécificités de la gestion d’une communauté sociale latino-américaine ? Travaillez-vous sur des activations précises liées à de grands événements spécifiques à cette région ?

Il est indispensable d’être présent sur place et de compter sur des collaborateurs du pays. Il faut réussir à créer une certaine proximité, une affinité, un style qui va plaire et faire parler. Aujourd’hui la simple traduction de contenus ne suffit plus si le club veut pénétrer un nouveau marché. Au Brésil, il faut être présent sur des grands événements comme le Carnaval par exemple. Notre mission consiste à créer du contenu (vidéo, photo, design), lancer des initiatives pour récompenser la communauté (jeux concours, chasses au trésor, quizz…) et tenter d’obtenir un maximum de relais médias de qualité.

Comment est perçu le championnat de Ligue 1 auprès des experts du football brésilien ? S’agit-il d’une destination attractive pour les joueurs brésiliens de Serie A ?

« Le dernier PSG-Lorient a attiré plus de 130 000 téléspectateurs sur SporTV »

La France a une place spécifique dans le cœur des Brésiliens. Je pense que la Ligue 1 est un championnat apprécié des observateurs et des joueurs, surtout grâce au PSG et à la récente stratégie brésilienne de l’AS Monaco. Le dernier PSG-Lorient a attiré plus de 130 000 téléspectateurs sur SporTV (chaine payante). Il y a un vrai potentiel que les clubs et la Ligue doivent explorer. Notre mission est de les accompagner dans cette démarche.

Quel est le niveau d’intérêt des fans brésiliens de football pour la Ligue 1 ? Les matchs sont-ils retransmis en direct par les diffuseurs brésiliens ?

La chaîne SPORTV possède les droits de la Ligue 1 au Brésil. ESPN Brasil diffuse quelques matchs de championnat alors qu’Esporte Interativo retransmet la Coupe de France. Il y a donc une bonne visibilité du football français au Brésil. Beaucoup de sites comme Globoesporte.com proposent des sections spécifiques sur la Ligue 1. De plus, de nombreux bloggeurs et influenceurs interviennent après chaque journée de championnat.

Hormis le PSG, quels sont les autres clubs de Ligue 1 bénéficiant d’une bonne notoriété sur le marché brésilien ?

L’AS Monaco progresse beaucoup grâce à l’arrivée de Vagner Love et Jemerson mais aussi avec son partenariat digital avec Cruzeiro. L’Olympique Lyonnais garde une bonne notoriété grâce à son passé victorieux et ses anciens joueurs brésiliens. Bordeaux a une carte à jouer avec Malcom et son historique avec les Brésiliens. Marseille a aussi un gros potentiel en Amérique du Sud, notamment dans les pays hispaniques.

Quelles actions permettraient d’améliorer la visibilité et la notoriété des clubs de L1 au sein du marché brésilien ?

Je pense qu’il faut créer une proximité, se faire connaître, envoyer un signal fort au marché. L’originalité de la démarche est importante. Il faut soigner le lancement avec une activation qui fera du bruit (scénario de hacking entre Cruzeiro et Monaco) et préparer un plan d’activation sur l’année. Aujourd’hui les médias brésiliens et les influenceurs sont demandeurs de ce type d’actions. C’est un marché mature qui consomme le football, il faut intégrer dès le départ une réflexion sur des partenaires régionaux qui pourront soutenir des actions marketing « one-shot » voire un engagement sur le long terme…

Si vous souhaitez prolonger la discussion, n’hésitez pas à consulter le site Sambafoot ou à suivre le compte Twitter de Frédéric Fausser 

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Source photo à la Une : © AS Monaco (Facebook)

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