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Interview

« Nous devons être au rendez-vous pour penser le sport du futur »

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La crise sanitaire liée à la propagation du COVID-19 aura de lourdes répercussions économiques sur l’ensemble du sport français. Alors que les principales ligues s’inquiètent actuellement du non-paiement des droits TV de la part des diffuseurs en raison de la suspension des compétitions ; certains clubs professionnels et amateurs redoutent déjà les conséquences à moyen terme de cette crise en construisant un budget prévisionnel pour la saison 2020-21 en nette baisse. Pour Michel Savin, Sénateur Les Républicains de l’Isère et fin connaisseur des questions en lien avec l’économie du sport, il sera nécessaire d’écouter et d’accompagner les organisations sportives pour les aider à surmonter cette épreuve. Tout en entamant de nouvelles réflexions sur le modèle de financement et de fonctionnement du sport français. Entretien.

Différentes études alarmantes ont dernièrement été publiées au sujet des conséquences économiques des mesures de confinement sur l’industrie sportive française. Selon un rapport dernièrement publié par l’UNION sport & cycle, l’industrie sportive française va subir une perte de chiffre d’affaires de 3,1 Mds€ lors du premier semestre de l’année 2020. Les mesures de soutien à l’activité économique mises en place actuellement par le gouvernement sont-elles adaptées à l’industrie sportive française ?

La crise sanitaire que nous traversons actuellement est inédite. Elle touche l’ensemble de notre société, le monde sportif ne fait pas exception.

Plusieurs études ont été publiées ces derniers jours et leurs conclusions sont inquiétantes pour l’écosystème économique sportif, qui connait une véritable expansion depuis quelques années. Mais là encore, de nombreux autres domaines sont dans la même situation. Le monde sportif est impacté à différents égards : annulation des compétitions, baisse de l’activité des entreprises du secteur, vie des clubs et des associations profondément diminuée.

Le gouvernement a présenté plusieurs mesures de soutien à l’activité économique, qui découlent de la loi d’urgence adoptée par le Parlement et promulguée le 24 mars dernier. On peut citer entre autres le fonds de solidarité mis en place pour les TPE, le chômage partiel, le dispositif d’activité partielle, les garanties pour les prêts bancaires. Ces mesures bénéficient à l’industrie sportive française comme à l’ensemble des secteurs économiques.

Mais il est certain que lors de la sortie de crise, nous devrons être très vigilants au soutien à cette filière qui est en cours de structuration et de maturation en France. J’y serai personnellement très attentif. Nous devons soutenir notre écosystème économique sportif, qui est extrêmement dynamique et est une véritable richesse pour notre pays.

Cette crise souligne l’attachement des Français à la pratique d’activités physiques. Nous devons accompagner cette pratique, et l’ensemble des acteurs de l’économie du sport bénéficieront de cet intérêt en sortie de crise.

« Notre écosystème économique sportif est une véritable richesse pour notre pays »

Enfin, je tiens à saluer l’engagement de très nombreuses entreprises de la filière sport, que ce soit de grands groupes français, des TPE/PME ou des micro-entreprises, pour leur engagement dans cette crise, pour venir soutenir les soignants, notamment avec la production de masques, mais également de nombreux clubs, sportifs, et de l’ensemble des acteurs du sport. La solidarité du sport français est à nouveau démontrée, et que tous en soient remerciés.

De nombreuses associations sportives redoutent également les conséquences économiques à moyen terme causées par la crise sanitaire. Ainsi, de nombreux clubs amateurs interrogés ces dernières semaines sur Ecofoot indiquent travailler sur un budget prévisionnel pour la saison 2020-21 en repli de 20 à 30%, en raison d’une baisse probable des subventions et des revenus issus des partenariats privés. Faudra-t-il mettre en place de nouvelles mesures pour soutenir l’activité des clubs amateurs et du tissu associatif sportif français ?

« Nous devons être au rendez-vous pour penser le sport du futur »
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