Même si ses compétences en matière de sport sont limitées, Grenoble Alpes Métropole ne reste pas inactive pour accélérer la transition écologique du mouvement sportif sur son territoire. Lors d’un entretien accordé à Ecofoot.fr, Thierry Semanaz, Vice-Président de Grenoble Alpes Métropole en charge des sports, revient sur les principales actions menées par la métropole grenobloise pour réduire l’empreinte carbone du sport. Interview.
Quelles mesures mettez-vous en place pour réduire l’empreinte carbone du sport sur votre territoire ?
Il est important d’apporter quelques précisions avant de répondre à votre question. Toutes les métropoles ne disposent pas des mêmes compétences en matière de sport. Au sein de Grenoble Alpes Métropole, nous avons seulement la gestion des équipements qualifiés d’intérêt métropolitain.
Par ailleurs, nous dépendons également de nombreuses parties prenantes dans la mise en place de nos actions. Par exemple, Grenoble Alpes Métropole est en contact permanent avec l’association France Urbaine afin que les sujets en lien avec l’empreinte carbone du sport soient mieux pris compte par les différentes fédérations et ligues. C’est évidemment un sujet à l’échelle nationale.
A Grenoble, nous avons sur notre territoire plusieurs grands équipements dont notamment le Stade des Alpes qui accueille les rencontres du Grenoble Foot 38 et du FC Grenoble Rugby mais aussi la patinoire Polesud qui héberge les matches de Ligue Magnus des Brûleurs de Loups. Lors de l’organisation des rencontres, certaines contraintes doivent être respectées, notamment en matière de puissance d’éclairage, en raison des directives imposées par les ligues ou les fédérations concernées. Des règles qui sont souvent liées à des enjeux TV. Ce cahier des charges engendre une surconsommation énergétique. La puissance générée par nos deux équipements en jour de match me parait parfois dénuée de sens. On pourrait réaliser des économies bien plus importantes si les règles venaient à bouger. C’est important qu’il y ait une prise de conscience de tous les acteurs pour qu’on fixe des règles plus respectueuses de l’environnement.
Avez-vous impulsé des actions spécifiques pour réduire l’empreinte carbone des équipements précédemment cités ?
A Grenoble, nous sommes sensibles depuis longtemps aux sujets en lien avec l’écologie et la protection de l’environnement. Une de nos principales mesures a été de mettre en place un bilan global de nos équipements pour connaître précisément leurs émissions de gaz à effet de serre mais aussi leurs dépenses en énergie.
Grâce à notre schéma directeur immobilier énergétique (SDIE), mis en place pour tous les équipements métropolitains, on a cherché à évaluer les travaux à effectuer pour réduire leur consommation en énergie. Des travaux ont été engagés pour les quatre équipements sportifs dont nous avons la charge.
Nous nous sommes particulièrement concentrés sur Polesud car c’est sur cet équipement que nous avons la plus grosse marge de progression. A condition de bien gérer le chaud et le froid. Mais nous avons également conclu d’importants projets pour le Stade des Alpes avec notamment l’installation d’une nouvelle pelouse permettant de jouer toute l’année sans qu’elle soit trop consommatrice en eau et en énergie. Ces leviers nous ont permis de réaliser de substantielles économies en énergie – même si elles ont été en partie contrées sur le plan financier par la hausse des prix de l’énergie.
De quel ordre sont les économies d’énergie réalisées pour Polesud et le Stade des Alpes ?