Sortie des rapports DNCG oblige, Ecofoot.fr a mis à jour la valorisation des différents clubs de Ligue 1 selon la méthodologie Markham. Une méthode qui permet d’obtenir une première estimation pertinente pour les (gros) outsiders du championnat. Explication.
« Cette méthode est une grosse blague ! C’est le gros problème des concepts trop théoriques. Ils s’adaptent mal à un marché aussi complexe que celui du sport professionnel. » Voilà les propos forts que nous a dernièrement tenus un professionnel de la finance du sport habitué à étudier des dossiers de rachat dans le football professionnel.
Dans le microcosme du sport français, la méthode multivariée développée par Tom Markham, Docteur en Finance du sport et ancien CEO de Wigan Athletic, ne fait pas l’unanimité. On préfère retenir la méthode des multiples appliquée au chiffre d’affaires pour obtenir une première estimation des différents clubs. Néanmoins, elle n’est pas rejetée en bloc par tous les professionnels du secteur.
« Les puristes, et notamment les experts-comptables, vous expliqueront que cette méthode ne correspond pas à la théorie financière. Car c’est une méthode hybride qui ne répond pas aux normes professionnelles. Mais elle reste intéressante pour obtenir une comparaison entre les clubs car elle est bien construite » nous expose un autre professionnel de l’économie du sport ayant déjà travaillé sur plusieurs dossiers concernant des clubs de rugby hexagonaux.
Comment est construite la méthode Markham ?
Partant du constat que les méthodes traditionnelles de l’ingénierie financière (DCF, ANR…) ont tendance à (largement) sous-valoriser les clubs professionnels, Tom Markham s’est appuyé en premier lieu sur des travaux réalisés auprès des franchises de sports US pour mettre au point sa méthodologie. Il y a introduit plusieurs indicateurs clés ayant un impact fort sur l’équilibre économique des clubs au sein du système pyramidal européen dont notamment le ratio masse salariale sur chiffre d’affaires.
Formule de valorisation Markham
Toutefois, cette méthodologie a essentiellement été conçue pour procéder à la valorisation des clubs de Premier League. Or les clubs anglais disposent d’une structure d’actifs radicalement différente des formations de Ligue 1. Ainsi, dans le football professionnel anglais, la plupart des clubs de l’élite sont notamment propriétaires de leur enceinte sportive. Un tel modèle tient plutôt de l’exception en France avec seuls l’Olympique Lyonnais et l’AJ Auxerre comme propriétaires de leur principal outil de production. Par ailleurs, peu de clubs de Premier League misent sur le trading de joueurs pour équilibrer leur déficit d’exploitation. Il s’agit d’un autre élément important distinguant les clubs anglais des formations de L1.
Une estimation pertinente pour les (gros) outsiders de L1
