Discipline ayant adopté la pratique du naming depuis plus de 50 ans, le modèle économique des équipes cyclistes du World Tour repose encore aujourd’hui quasi-exclusivement sur les recettes de sponsoring. Une très forte dépendance qui peut conduire à la disparition brutale de certaines structures professionnelles en cas de désengagement d’un partenaire titre. Néanmoins, certaines équipes ont dernièrement entamé des stratégies de diversification de leurs activités pour réduire quelque peu leur dépendance aux namers. Décryptage.
La rumeur a agité tout le peloton professionnel ces dernières semaines. Alors que l’équipe Jumbo-Visma – victorieuse des trois grands tours en cette saison 2023 – est à la recherche d’un nouveau partenaire titre pour remplacer la chaîne néerlandaise de supermarchés ; une fusion avec l’équipe Soudal Quick-Step de Patrick Lefevere a un temps été évoquée. Un projet de réunion entre deux formations emblématiques du cyclisme mondial qui ressemblait finalement davantage à une véritable absorption de l’équipe belge par la formation néerlandaise.
Si, finalement, ce projet a été mis de côté, il illustre néanmoins les difficultés pour les équipes professionnelles de cyclisme à financer leur fonctionnement y compris pour celles qui accumulent les succès. Doté d’un budget annuel supérieur à 30 m€, Jumbo-Visma recherche activement depuis plusieurs mois un nouveau co-namer en capacité de remplacer Jumbo. Et alors qu’un accord avec Amazon à hauteur d’une quinzaine de millions d’euros par saison a un temps été évoqué, c’est finalement l’entreprise spécialisée dans la location de vélos aux entreprises Lease a Bike qui devrait prendre la relève selon les dernières informations ébruitées par la presse néerlandaise. Un dossier qui est capital à régler pour maintenir les ambitions sportives de la formation de Jonas Vingegaard.
« Pour une équipe du World Tour, 90% du budget émane des namers c’est-à-dire des entreprises dont l’équipe porte le nom. C’est notamment le cas pour nous » expliquait dernièrement Benjamin Abitbol, Directeur Général Adjoint de l’équipe cycliste française AG2R Citroën Team, lors d’une table-ronde organisée par la BPI sur le modèle économique du sport professionnel.
Une équipe cycliste n’engrange (presque) aucun revenu de billetterie et télévisuel
Cette forte dépendance aux sponsors-titres a même eu tendance à s’accentuer ces dernières années avec l’entrée de nouveaux acteurs dans le cyclisme mondial.