Ces dernières années, de nombreux clubs évoluant en National ont connu une rétrogradation administrative en raison de difficultés financières. Des sanctions prononcées par la DNCG qui soulignent la difficulté de bâtir un modèle économique robuste et stable dans ce championnat. A l’heure où une réforme est discutée, le statu quo ne semble plus envisageable pour la pérennité des clubs évoluant au troisième échelon du football hexagonal…
CS Sedan-Ardennes, FC Sète 34, Chamois Niortais… les exemples de clubs de National à avoir subi une rétrogradation administrative sont nombreux au cours des dernières saisons. « Ce championnat est un véritable mouroir » nous lance même un ancien dirigeant sous couvert d’anonymat.
Au sein de l’antichambre du football professionnel français, il semble tout bonnement impossible de construire un solide modèle pour s’installer dans la durée à ce niveau. Les contraintes économiques pesant sur les clubs y sont trop fortes pour pouvoir « stagner » en National.
« Quand on compare les ressources que nous sommes capables de générer par rapport aux coûts à engager pour tenir une équipe de ce niveau-là, on a clairement l’impression qu’il y a un gros déséquilibre » nous explique Sébastien Semblanet, Associé au sein du FC Villefranche Beaujolais.
Pourtant, les Tigres Caladois font partie des bons exemples en matière de prudence budgétaire et de construction d’un modèle économique pérenne en National. Doté d’un budget global de l’ordre de 3,8 m€ en cette saison 2024-25, le FC Villefranche Beaujolais parvient à enregistrer 2,5 m€ de recettes de sponsoring et de mécénat provenant de plus de 600 partenaires. Sur ce poste de revenus, le FCVB côtoie les meilleurs élèves de la division. A titre de comparaison, le leader de la classe, le DFCO, engrange 2,9 m€ de recettes de sponsoring par saison.
Le FCVB fait partie des bons élèves de National avec plus de 600 partenaires soutenant le club par saison. Photo : FCVB
Mais ce bon travail entrepris par les équipes du club ne suffit pas à construire un budget permettant de sécuriser l’avenir sportif du FCVB en National. « Malgré ce haut niveau de sponsoring et de mécénat, c’est compliqué de disposer d’un budget suffisamment conséquent pour maintenir notre équipe au niveau National » confirme Sébastien Semblanet. Déjà repêché l’an dernier en raison de la rétrogradation des Chamois Niortais, le club de Villefranche-sur-Saône connait une nouvelle saison difficile sur le plan sportif en cet exercice 2024-25, pointant actuellement au 16e rang et se battant pour son maintien.
Une inflation salariale galopante en National ?
Confrontés à l’absence de droits TV et à des revenus de transferts (quasi)-inexistants, les clubs de National doivent pourtant supporter une masse salariale qui n’a cessé de grimper au cours des dernières années.