La direction de la Premier League a lancé au mois d’octobre sa consultation concernant la commercialisation de ses droits TV nationaux pour le cycle 2025-29. Alors que les principaux dirigeants de clubs anglais sont peu loquaces quant aux objectifs financiers visés, le Board de la Premier League a cherché à se prémunir contre une potentielle baisse en procédant à des réaménagements de ses lots. Décryptage.
Qui veut payer des milliards ? C’est la question à laquelle va devoir répondre la Premier League via le lancement de sa consultation des droits TV domestiques pour la période 2025-29. Et le contexte n’est pas très favorable. Ailleurs, en Europe, les principales ligues ne sont dernièrement pas parvenues à atteindre leurs objectifs en matière de recettes TV.
Ambitionnant initialement une somme de l’ordre de 1,44 Md€ par exercice, la Serie A s’est finalement résolue à commercialiser ses droits domestiques à hauteur de… 900 M€ par saison pour la période 2024-29 ! Soit à un montant… légèrement inférieur au cycle précédent même si des bonus ont été négociés avec DAZN, principal détenteur des droits.
En France, alors qu’un objectif de 825 m€ par exercice avait été fixé par la Ligue de Football Professionnel, l’appel d’offres s’est finalement révélé infructueux concernant la commercialisation des droits TV domestiques de la Ligue 1 pour les 5 prochaines saisons. Aucun des 5 lots mis sur le marché n’a reçu une offre au prix plancher. La LFP est désormais engagée dans des discussions de gré à gré avec les différents opérateurs intéressés pour essayer de se rapprocher au maximum de son objectif financier.
La Premier League a réaménagé ses lots pour réduire les risques
Concernant la Premier League, l’enjeu est de taille. N’ayant pas procédé à un appel d’offres pour vendre ses droits TV domestiques pour la période 2022-25 – elle avait bénéficié d’une autorisation du gouvernement de Boris Johnson pour prolonger ses accords avec Sky, BT Sport (devenu depuis TNT Sports) et Amazon sans consultation – la Premier League était alors parvenue à sécuriser un chèque à hauteur de 5 Mds£ (5,7 Mds€) sur ce cycle de 3 ans.
Alors que la Premier League a longtemps bénéficié d’une intense concurrence entre diffuseurs sur son marché pour entretenir une vigoureuse croissance de ses droits TV – l’apogée ayant été atteint lors de la forte rivalité exercée entre Sky et BT Sport – les dirigeants du football anglais sont conscients que cette consultation ne se présente pas sous les meilleurs auspices.