Pourtant moins exposés à ses méfaits en raison d’un placement des clubs anglais au sommet des pyramides multi-clubs ; certains dirigeants de Premier League s’inquiètent tout de même du développement rapide de la multipropriété dans le football et de ses potentielles dérives. Le Board du championnat anglais envisage de faire voter une nouvelle mesure visant à réduire les opérations entre clubs liés. Eclairage.
Le phénomène ne cesse de gagner en ampleur. Alors que moins d’une centaine de clubs de football dans le monde étaient concernés par la multipropriété en 2016 ; ils sont désormais près de 300 à partager un même actionnaire. Régulièrement évoquée dans les médias, la constellation mondiale de clubs construite par l’entité émiratie City Football Group – associée à des investisseurs chinois puis américains – a depuis fait (beaucoup) d’émules à l’image de la stratégie déployée par de nouveaux acteurs tels que 777 Partners.
« Plusieurs phénomènes concomitants ont amplifié cette tendance ces dernières années. D’abord, il y a beaucoup de clubs à vendre. C’est notamment le cas en France. Par ailleurs, il y a un niveau de liquidités en circulation très important. Ces deux facteurs, associés à l’interdiction de la TPO prononcée par la FIFA en 2015, expliquent le très fort développement de la multipropriété des clubs et son accélération ces dernières années » analysait dernièrement Christophe Lepetit, Responsable des Etudes Economiques au CDES Limoges, lors d’une audition sur la multipropriété des clubs de football organisée par les députés Eric Coquerel (LFI) et Pierre-Henri Dumont (LR).
Pratique pourtant encadrée par les différentes légalisations nationales mais aussi au niveau européen – l’UEFA interdit à deux clubs partageant le même propriétaire de prendre part à ses compétitions – ces différents verrous n’ont pour le moment pas permis de freiner la multipropriété dans le football européen. Au contraire, les remaniements dans la gouvernance des clubs détenus par Red Bull ou plus récemment par RedBird Capital Partners – permettant alors à leurs différents clubs de participer simultanément aux compétitions continentales – ont plutôt renvoyé le message d’une permissivité accrue à l’attention de la pratique.
La Premier League compte durcir ses règles
Du côté de la Premier League, on suit avec grande attention le développement de la multipropriété.