Si l’interdiction brutale de la TPO a contribué à réduire la compétitivité des grands clubs portugais, une telle mesure s’imposait face aux menaces planant sur le football mondial pour Shervine Nafissi, Doctorant en droit du sport. Une interdiction qui comporte tout de même certaines limites selon notre expert.
Depuis l’interdiction de la TPO prononcée par la FIFA en 2015, la Liga Nos est passée de la 5ème à la 7ème place au classement des coefficients UEFA. La dernière demi-finale d’un club portugais dans une compétition européenne remonte à la saison 2013-14. Selon vous, dans quelle mesure l’interdiction de la TPO a-t-elle altéré la compétitivité du football portugais ?
Dans la mesure où le mécanisme des TPO permettait, d’une part, de recruter des joueurs censés être au-dessus de leurs moyens et, d’autre part, de garder plus longtemps les joueurs de qualité au sein de leurs effectifs, les clubs portugais sont, au niveau européen, les plus touchés par l’interdiction du 1er mai 2015.
La TPO représentait une source de financement indispensable pour les trois cadors portugais, qui pouvaient tabler chaque année sur une qualification en Champions League comme garantie auprès des investisseurs. A cela s’ajoute les règles de Fair-Play Financier qui limitent les dépenses à hauteur des recettes. C’est comme une double punition pour ce que j’appelle la classe moyenne des clubs européens.
La maîtrise de la TPO constituait un véritable avantage compétitif pour certains clubs portugais, espagnols ou encore sud-américains. L’interdiction de cette pratique n’était-elle pas une mesure trop drastique ?