Valorisation top 14
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Quelle valorisation pour les clubs de TOP 14 ?

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Estimer la valeur d’un club professionnel de rugby n’est pas l’exercice le plus simple à mener. Car de multiples facteurs, sortant du cadre théorique de la finance, viennent fortement influencer le prix d’un club de TOP 14. Néanmoins, certaines méthodes, davantage adaptées au fonctionnement du sport professionnel, permettent d’obtenir une première estimation pertinente. Décryptage.

En apparence, estimer la valeur d’un club de TOP 14 est plus facile que celle d’une formation de Ligue 1. Car le modèle économique est différent – le poids des revenus issus des partenariats est bien plus important en TOP 14 tandis que les clubs de L1 comptent majoritairement sur les droits TV… et la cession d’actifs via les plus-values enregistrées sur le marché des transferts pour équilibrer leur budget – et le cadre réglementaire plus contraignant – avec l’instauration d’un salary cap strict concernant l’effectif professionnel depuis près de 15 ans en TOP 14. Un fonctionnement qui doit, en théorie, permettre aux clubs de rugby de respecter davantage des fondamentaux économiques. « Le modèle de notre club est basé sur l’économie réelle » nous fait ainsi immédiatement remarquer le Directeur Général d’un club de TOP 14 de premier rang.

Pourtant, les choses ne sont pas si simples. Malgré les règles de bonne gestion mises en place et un fonctionnement économique qui rend la génération de recettes plus prévisible, plusieurs clubs de TOP 14 – et non des moindres – affichent régulièrement un résultat net négatif. « En TOP 14 cohabitent deux grandes typologies de clubs. Il y a tout d’abord les clubs détenus par un mécène. Ces dernières saisons, certains de ces clubs ont connu d’importants déficits mais ils ont toujours été couverts par leur propriétaire. De l’autre côté du spectre, on retrouve les clubs dont le modèle repose sur l’économie réelle, c’est-à-dire les revenus de billetterie B2C & B2B, de sponsoring, de merchandising… Cette catégorie regroupe des clubs tels que le Stade Toulousain ou encore l’Union Bordeaux Bègles » analysait dans nos colonnes Jacques Boussuge, Banquier d’affaires et spécialiste de l’économie du rugby, lors d’un entretien accordé en juin 2021. « Y compris en-dehors du champ sportif, certains clubs de TOP 14 font d’importants investissements dont on peine parfois à comprendre la rationalité » pointe du doigt un consultant habitué à travailler avec des clubs professionnels de rugby.

Les déficits régulièrement supportés par certaines formations compliquent alors l’application des méthodes traditionnelles de valorisation financière telles que les Discounted Cash Flows. « La méthode DCF n’est pas réellement adaptée pour procéder à l’estimation d’un club professionnel car les cash flows sont souvent négatifs et ne reflètent pas la valeur réelle du club même s’il existe de belles exceptions dans le rugby français » convient Jacques Boussuge. Une méthodologie qui ne prend pas également en considération certains aspects extra-financiers – dont notamment les enjeux d’image – qui exercent pourtant une influence notable sur le prix d’un club.

« La méthode des multiples donne des résultats plus intéressants dans l’industrie sportive. Elle peut servir de proxy et d’élément de benchmark. Elle est souvent retenue pour réaliser une première estimation. Le travail consiste à définir finement un coefficient multiplicateur en fonction des données financières du club et de l’historique des transactions » avance Jacques Boussuge.

Une valorisation moyenne à 30 m€ en TOP 14

Mais, à nouveau, la méthode des multiples a ses limites au sein de l’industrie sportive et plus précisément dans le rugby professionnel.

Quelle valorisation pour les clubs de TOP 14 ?
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