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La fiscalité : facteur clé de compétitivité au sein du football européen ?

Photo SUSA / Icon Sport

Alors que le football italien a retrouvé des couleurs sur la scène européenne ces dernières saisons, il pourrait prochainement subir un sérieux coup dur sur le plan économique avec la fin de l’application du Decreto Crescita aux clubs professionnels. La suppression de ce régime d’impatrié pourrait coûter plusieurs dizaines de millions d’euros par saison à la Serie A. Décryptage

« La fiscalité, et en conséquence le salaire net, influence les décisions de carrière des joueurs au sein du football européen. » Voilà une assertion énoncée par l’économiste Luc Arrondel qui pourrait bien effrayer les patrons des différents clubs de Serie A.

Car, en effet, au mois d’octobre dernier, le gouvernement Meloni a introduit dans son projet de loi de finances 2024… la suppression de l’application du Decreto Crescita à destination du football professionnel italien. Ce dispositif, mis en place par le gouvernement Conte en avril 2019, permet aux nouveaux résidents fiscaux italiens – qu’ils soient de nationalité italienne ou étrangère – de soustraire 50% de leur rémunération à l’impôt sur le revenu s’ils se situent dans la tranche d’imposition à 48%. Pour obtenir ce joli rabais fiscal, il suffit d’avoir précédemment vécu au moins deux ans à l’étranger.

Ce dispositif avait été mis en place à l’époque pour favoriser le retour des cerveaux en Italie. Mais il a surtout été très bénéfique… au football professionnel italien. De nombreux clubs ont profité de ce dispositif fiscal pour recruter plus facilement des joueurs en provenance de Premier League ou encore de Bundesliga. Avec la possibilité d’assurer à leurs nouvelles recrues un salaire net comparable voire supérieur aux émoluments perçus dans leur club d’origine grâce à ce coup de pouce fiscal. 

« Selon les calculs de différents analystes, les plus grands clubs de Serie A – Milan, Inter, Juventus, Naples, Lazio, Roma et Atalanta – ont bénéficié d’un allègement fiscal pour un total de plus de 21 millions d’euros pour la seule année 2023 » nous indique Francesco Caremani, Directeur Général du média transalpin thesportlight.net et journaliste expert en économie du sport. Selon les données fournies par The Athletic, le dispositif bénéficierait actuellement à près de… 200 joueurs en Serie A pour une économie totale à hauteur de 150 m€ !

Pourquoi le gouvernement italien souhaite-t-il mettre fin au Decreto Crescita ?

Bien que la suppression de l’application du régime d’impatrié au football professionnel italien n’ait pas encore été actée définitivement – la loi de finances 2024 doit encore être adoptée par le Parlement italien et des modifications peuvent encore être apportées d’ici la fin de l’année – le gouvernement Meloni ne semble pas vouloir reculer devant cette décision.

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