La valorisation d’un club professionnel de rugby via les méthodes classiques de l’ingénierie financière est un exercice complexe à réaliser en raison des nombreuses spécificités du secteur et du relatif manque de données. Néanmoins, en adaptant quelque peu certaines méthodologies, il est possible de définir des valeurs cohérentes pour les différentes formations de l’élite du rugby hexagonal. Etude exclusive Ecofoot.
« Estimer la valeur d’un club de rugby est aussi voire plus difficile que de réaliser l’exercice sur un club de football car nous disposons de moins d’éléments de comparaison par rapport au ballon rond. » C’est en ces termes que Jacques Boussuge, financier travaillant dans l’univers du sport et expert en économie du rugby, nous introduisait son exposé sur la valorisation des clubs de TOP 14.
Un constat qui est partagé par de nombreux analystes financiers et autres experts-comptables ayant déjà planché sur un tel sujet. « Il y a très peu de documentation sur le rugby. Tous les professionnels confrontés à cette problématique tâtonnent. On s’inspire alors beaucoup du football. Plus globalement, dans l’univers du sport professionnel, la valorisation reste un exercice complexe et incertain. On n’évolue pas dans un secteur industriel avec des standards bien définis et calibrés » nous résume un expert financier ayant étudié de près l’univers de l’ovalie mais préférant garder l’anonymat.
Alors que les puristes de la valorisation financière utilisent généralement la méthode des flux de trésorerie actualisés – également appelée DCF – pour estimer une entreprise ; cette méthodologie ne convient pas vraiment aux clubs professionnels. « La valeur d’un bien est déterminée par ses profits futurs. C’est un principe de base en finance. Mais cela s’applique difficilement au monde du sport professionnel car de nombreux clubs accusent régulièrement des déficits » nous explique notre expert anonyme. « Cette méthode peut être intéressante pour des clubs très bien structurés » avance de son côté Jacques Boussuge. Une méthode qui pourrait alors convenir à des formations telles que le Stade Toulousain ou encore le Stade Rochelais. « Mais ce n’est pas celle qui est privilégiée dans le secteur du sport professionnel » complète notre expert en économie du rugby.
Quel multiple faut-il appliquer aux clubs de TOP 14 ?
