exploitation stade france
Interview

« Le plus beau projet dans le sport français est porté par l’OL »

Yuri Turkov - Shutterstock.com

De nombreux clubs professionnels français ont cherché au cours des dernières années à récupérer des marges de manœuvre dans l’exploitation de leur enceinte sportive afin d’accélérer leur développement. Un mouvement positif pour le sport professionnel hexagonal qui pourrait néanmoins être freiné en raison de la crise du Covid-19. Lors d’un entretien accordé à Ecofoot, Sylvère Jeanne, Expert en gestion des infrastructures sportives et Fondateur de Stadium & Co, nous livre ses analyses à ce sujet.

Les organisations sportives qui ont cherché à développer un modèle économique vertueux au cours des dernières années en investissant massivement dans leurs infrastructures – dont notamment l’Olympique Lyonnais ou encore le Racing 92 – sont très fortement touchées par la crise du Covid-19. Disposent-elles de moyens d’action pour limiter l’impact de cette crise sanitaire sur leur modèle économique ?

Pour un club professionnel, il est aujourd’hui indispensable d’être propriétaire de ses infrastructures ou, du moins, de bénéficier de la pleine exploitation de son enceinte sportive. A l’image de la négociation dernièrement menée par l’Olympique de Marseille avec Arema et sa municipalité pour récupérer la gestion de l’Orange Vélodrome. Effectivement, un tel modèle suppose de supporter des charges additionnelles liées à la gestion de l’édifice sportif. Et quand les activités sont à l’arrêt, ces charges ne sont pas totalement compressibles.

Il est donc très important d’entreprendre une vaste stratégie de diversification de ses activités pour limiter les effets d’une crise. C’est d’ailleurs la voie dans laquelle s’est engagée l’Olympique Lyonnais avec son projet OL Vallée à Décines même si tous les édifices n’ont pas encore été livrés. Quand le projet sera entièrement finalisé, l’Olympique Lyonnais génèrera des ressources à partir de plusieurs pôles d’activités comprenant le Groupa Stadium, un hôtel, une future arena pouvant accueillir des rencontres de basket et des compétitions d’eSport, un parc d’attraction, une clinique… OL Vallée accueillera alors des visiteurs 365 jours par an et non uniquement à l’occasion des rencontres de l’Olympique Lyonnais. Décines va alors devenir un véritable quartier de Lyon.

Le modèle de Paris La Défense Arena est quelque peu différent. Il repose exclusivement sur l’exploitation de cette enceinte multifonction. Un modèle qui fonctionne très bien en temps normal. La qualité des installations permet d’y organiser de multiples événements sportifs, culturels et musicaux en-dehors des rencontres du Racing 92. Mais le modèle est moins diversifié que celui de l’OL.

Evidemment, entreprendre une stratégie de diversification des activités est un modèle difficile à concrétiser. Le lancement de nouvelles activités nécessite de mobiliser d’importants investissements qui peuvent être difficiles à assumer, notamment en temps de crise.

Cette crise du Covid-19 ne va-t-elle pas réhabiliter le rôle de la puissance publique dans les projets de construction/modernisation d’infrastructures sportives ?

« Le plus beau projet dans le sport français est porté par l’OL »
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