Souvent citée en exemple, la Premier League a connu une croissance économique exceptionnelle au cours des trente dernières années, lui permettant de prendre une belle longueur d’avance sur ses concurrents européens et de (presque) rivaliser avec les plus puissantes ligues US. Un développement qui n’a pas permis pour autant de rendre ses clubs profitables. Décryptage.
4 Mds£. C’est la valorisation qu’atteindrait aujourd’hui le club londonien de Tottenham Hotspur. Alors que les Spurs ont suscité plusieurs manifestations d’intérêt au cours des dernières semaines, notamment de la part de PCP Capital Partners ou encore du consortium américano-chinois Firehawk Holdings Limited ; son actionnaire majoritaire ENIC ferme pour le moment la porte à toute cession du club.
Toutefois, cette valorisation, en apparence élevée, est confirmée par les derniers mouvements actionnariaux dernièrement intervenus dans le capital social des Spurs. En effet, Andrew Ashcroft, fils du milliardaire et ancien député conservateur Michael Ashcroft, vient d’acquérir 3,4% des actions du club contre un investissement estimé à plus de 100 m£. Un mouvement qui a d’ailleurs réenclenché son lot de rumeurs autour de l’avenir actionnarial de Tottenham, bien qu’ENIC n’ait cédé aucune de ses parts dans cette transaction.
Tottenham n’est évidemment pas le seul club de l’élite anglaise à enregistrer une forte hausse de sa valorisation au cours des dernières années. La plupart des mouvements actionnariaux intervenus ces dernières saisons ont confirmé cette tendance. A commercer par la prise de participation d’INEOS dans la capital de Manchester United fin 2023, transaction valorisant le club mancunien à plus de 5 Mds£.
Cette appréciation des valorisations est naturellement due à la croissance économique de la Premier League. Le championnat anglais n’a cessé de faire progresser ses recettes au cours des dernières saisons jusqu’à prendre une nette longueur d’avance sur ses concurrents européens. D’après les projections réalisées par le cabinet Deloitte, les 20 clubs de l’élite anglaise devraient au global se rapprocher de la barre des 8 Mds€ (7 Mds£) à l’issue de cette saison 2025-26. Les énormes recettes télévisuelles, culminant désormais à plus de 3 Mds£ par saison en additionnant les droits nationaux et internationaux, contribuent à cette dynamique.
Plus de 350 m£ de pertes en 2024
