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Besiktas : la Vodafone Arena porte-t-elle la croissance du club ?

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Adversaire de l’Olympique Lyonnais en quart de finale d’Europa League, le club stambouliote de Besiktas partage des similitudes avec son adversaire, dont celle d’être installé depuis 2016 dans un stade flambant neuf. Avec, comme pour le club lyonnais, d’importants espoirs de voir les revenus du club s’envoler avec ce déménagement. Décryptage par Emmanuel Mériaux.

Vivant parfois dans l’ombre de ses imposants voisins que sont Galatasaray et Fenerbahce, Besiktas fait plus que se défendre dernièrement. Le retour aux affaires de ce club omnisports turc coïncide avec l’arrivée de sa nouvelle enceinte, puisque ce dernier est parvenu à renouer avec le titre national l’année de l’inauguration de celle-ci.

Ainsi, Besiktas évolue depuis la fin de la saison 2015-2016 dans la Vodafone Arena, dotée de 41 903 places. Faisant partie du dossier de candidature de la Turquie pour l’organisation de l’Euro 2016, l’enceinte est venue remplacer le vétuste Stade İnönü sur le même site, et ce malgré la non-obtention de la compétition européenne.

Et comme attendu, l’effet nouveau stade est bien présent, notamment sur les affluences. Si ces dernières avaient clairement reculé durant les différents déménagements effectués par le club ces dernières saisons, la comparaison entre le Stade Inonu et la Vodafone Arena est bien entendu à l’avantage de la seconde. Les affluences après travaux ont ainsi augmenté de plus de 25%, et se rapprochent cette saison de la barre des 30 000 spectateurs de moyenne et des 75% de remplissage en championnat.

Besiktas : la Vodafone Arena propulse-t-elle le club dans une nouvelle dimension ?

Mais l’effet nouveau stade ne se mesure pas uniquement aux affluences, bien au contraire : les recettes de sponsoring du club ont ainsi explosé entre 2014 et 2016, passant de 19 M de Livres Turques à 54 M₺ (13,85 M€). La présence de Vodafone dans la liste des partenaires du club n’est pas étrangère à ces résultats, puisqu’un accord global existe entre les deux entités, englobant notamment le naming du stade et le sponsoring maillot.

Alors que les dernières performances du club en championnat permettent à celui-ci de voir ses revenus de droits TV augmenter, ceux-ci ne risquent pas de stagner lors des saisons à venir. En effet, la vente des droits nationaux à un niveau record de 590 M$ par saison – soit 30% de plus que le contrat précédent – va très nettement confirmer cette tendance à la hausse.

Concernant les revenus de billetterie, les bonnes affluences indiquent là encore qu’ils devraient être en nette hausse à partir de cette saison. Et si l’augmentation actuelle des revenus est effectivement à mettre en relation avec l’arrivée du nouveau stade, le résultat positif ne s’explique pas par celle-ci : l’augmentation constante de la masse salariale ne permettant pas de dégager un excédant budgétaire significatif, le résultat positif sur la saison 2015-2016 s’explique avant tout par les ventes exceptionnelles réalisées (départ de Demba Ba pour la Chine). Pas réputé pour ses ventes sur le marché des transferts, Besiktas a donc profité de l’appel d’air créé par le championnat chinois tout en capitalisant sur son titre pour réaliser de juteuses transactions.

Enfin, si les revenus globaux du club des Aigles Noirs sont à relativiser – la Livre Turque a perdu 50% de sa valeur face à l’Euro en l’espace de 6 années –, ceux-ci ont tout de même augmenté de plus de 160% depuis 2011. Cette croissance, en partie provoquée par le nouvel outil en place, semble bien placer Besiktas dans une nouvelle dimension. Le cercle vertueux actuel, symbolisé par le parcours européen du club, permettra sans doute à Besiktas de s’installer durablement au sommet du championnat turc et de se présenter comme un sérieux client européen. Jean-Michel Aulas est prévenu…

Si vous souhaitez prolonger la discussion, n’hésitez pas à suivre le compte Twitter d’Emmanuel Mériaux

Source photo à la Une : Wikipedia.org – CC BY-SA 4.0

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