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Süper Lig : Répartition des revenus de droits TV 2016/2017

droits tv super lig 2016-17

Les détails de la répartition des revenus de droits TV 2016/2017 du championnat turc ont été rendus publics. Si les chiffres affichent une forte hausse, celle-ci n’est qu’artificielle, étant due à d’importantes variations des taux de change de la monnaie locale. La hausse, la vraie, sera pour la saison 2017/2018 suite à la renégociation lucrative des contrats de diffusion. Analyse réalisée par Emmanuel Mériaux.

+38%. C’est l’augmentation sur le papier des revenus domestiques de droits TV 2016/2017 pour les clubs turcs, comparés à la saison précédente. Sur le papier seulement : si les sommes redistribuées sont bien passées d’un peu plus d’un milliard de livres turques à 1 387 M₺ (335 M€), cette évolution ne s’explique que par la chute de la monnaie locale. En effet, cette dernière s’est nettement dépréciée durant l’année écoulée face au dollar américain, devise dans laquelle se négocient les contrats de retransmission télévisuelle. L’instabilité politique de l’été 2016 – tentative de putsch – ne pouvait pas passer sans porter préjudice à l’économie turque.

Cette augmentation, bonne nouvelle pour les clubs turcs ? Pas vraiment, la plupart des contrats de joueurs étant rédigés en euros ou en dollars. Cette pratique, que l’on retrouve notamment en Russie ou en Ukraine, permet aux joueurs de se protéger contre les éventuelles dépréciations de la devise du pays hôte. A titre d’exemple, c’est ce même procédé qui avait été appliqué par Fabio Capello, sélectionneur de la Russie entre 2012 et 2015, dont le salaire était devenu trop imposant pour la fédération suite à la chute du rouble. Bafetimbi Gomis n’a donc rien à craindre pour ses revenus.

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Süper Lig : une redistribution liée aux performances sportives

Pour la saison 2016/2017, c’est donc Besiktas qui se retrouve en haut de l’affiche avec un chèque de 149 M₺ (36 M€). Le double tenant du titre voit ainsi son cycle de croissance actuel conforté, après l’entrée dans son nouveau stade. Suivent Fenerbahce et Galatasaray, respectivement à 140 (34 M€) et 135 M₺ (32,5 M€). Un quatrième club stambouliote parvient à dépasser la barre de la centaine de millions : Basaksehir, le surprenant club d’Adebayor et de Chedjou voit ses performances récentes récompensées avec 104 M₺ (25 M€).

Mais quels sont donc les critères retenus pour la répartition de ces revenus télévisuels ? En premier lieu, la performance. Près de la moitié des revenus TV sont en effet redistribués de la façon suivante : 670 000 $ la victoire, 335 000 $ le nul. Ce système similaire à celui de la phase de groupes de C1 a le mérite d’écarter le risque de match peu disputé car sans enjeu en fin de saison.

Deuxième critère par la taille, la part fixe. Celle-ci représente un peu plus d’un tiers du montant total, avec 9,15 M$ par club. Le classement final est le troisième critère mais ne concerne que le top 5 : alors que le cinquième du classement final empoche 1,78 M$, le champion reçoit 8,9 M$, le montant total ne représentant pas plus de 6% des droits TV. Enfin, les 10% restants sont partagés selon le palmarès de chaque club. La règle est simple, un titre passé de champion de Turquie rapporte 844 000 $. De quoi satisfaire les trois clubs historiques : Galatasaray, Fenerbahce et Besiktas rassemblent en effet à eux trois 54 titres sur les 61 disputés jusqu’à présent.

Si le détail de la répartition des droits TV pour la saison 2016/2017 ne réserve donc pas de surprise particulière, il n’en va pas de même pour la saison en cours : la nette augmentation des revenus télévisuels suite à la signature du nouveau contrat de 5 ans liant la Süper Lig avec Digitürk risque d’aiguiser les appétits. Raison pour laquelle la plupart des clubs de l’élite turque ont profité du mercato estival pour se renforcer du mieux possible. En espérant rentabiliser ces investissements une fois la saison terminée.

Analyse réalisée par Emmanuel Mériaux

Source photo à la Une : Wikipedia.org – CC BY-SA 4.0

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