Stade de la Source finale coupe de France féminine
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Stade de la Source : un bon choix pour la finale de la Coupe de France féminine ?

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La finale qui oppose ce 13 mai l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint-Germain, les deux plus grandes places fortes du football féminin national, va se jouer à guichets fermés ! Comme la finale de la FA Cup en Angleterre, comme celle de la DFB Pokal en Allemagne, comme celle de la Copa de la Reina en Espagne, comme celle de la Coppa Italia Femminile en Italie, toutes profitant de l’engouement populaire croissant autour du sport au féminin. Mais, si le stade sera bien plein, les échelles sont à peine comparables. Le vainqueur de la Coupe de France soulèvera son trophée devant 8 000 spectateurs, à Orléans. La finale de la FA Cup, opposant Manchester United à Chelsea aura lieu à Wembley, devant 90 000 spectateurs. Celle de DFB Pokal, qui verra s’affronter l’ogre Wolfsburg au SC Fribourg, se jouera au RheinEnergie de Cologne devant 50 000 personnes. La Coppa Italia se tiendra au stadio Arechi de Salerne, devant une affluence attendue à 31 000 spectateurs. Seule la Copa de la Reina espagnole, qui se jouera à Leganés devant 12 000 fans, se positionne sur une échelle similaire. Alors, la finale de la Coupe de France à Orléans, symbole de l’amateurisme français autour du football féminin ? Note d’analyse de Quentin Boissard, Enseignant en Marketing du Sport chez Win Sport School.

Le football féminin à l’échelle européenne se porte très bien, merci pour lui. Les investissements sont en très forte hausse, portés comme chez les garçons par la puissance financière britannique – 10 m£ par an pour le naming par Barclays et jusqu’à 15 m£ de droits de diffusion offerts par SKY – et les affluences atteignent de nouveaux records compétition après compétition. Il y a depuis l’été 2022 et l’organisation de l’Euro en Angleterre un vent porteur soufflant sur la “consommation” du football féminin, et on voit les médias prendre leur part dans l’enjeu essentiel de visibilité – +50% de volume horaire diffusé entre 2018 et 2021 en France selon l’Arcom.

Malgré cet élan européen et mondial, le football féminin français ne semble pas bénéficier de l’engouement populaire affiché. Séparons toutefois les indicateurs. Les audiences médiatiques progressent. Mais même les locomotives que sont l’Olympique Lyonnais – 26 titres nationaux et 8 titres européens – et le PSG ne dopent pas les affluences au stade. En témoigne le relevé des affluences enregistrées lors des matches à l’extérieur joués par les deux clubs phares cette saison en D1 Arkema.

En ce qui concerne la seule Coupe de France, on constate une amélioration, mais des chiffres restent encore modestes, surtout rapportés au taux de remplissage de l’enceinte hôte avec, en « point d’orgue », la finale jouée au Stade de France devant… 700 spectateurs.

Jouer la finale à Orléans, un choix en cohérence avec la stratégie de la FFF ?

Orléans et son stade de la Source d’une capacité de 8 000 places se sont positionnés dès juillet 2022 pour accueillir la finale de l’édition 2023 de la Coupe de France. « Les premières discussions ont été nouées juste après la réception par notre ville du match France-Viêtnam (01/07/2022, 6094 spectateurs), relate Thomas Renault, élu d’Orléans Métropole, en charge des sports de haut niveau. La Fédération sortait de la finale disputée à Dijon entre le PSG et Yzeure (15/05/2022) et avait vécu l’expérience amère d’un stade clairsemé (ndlr : 7000 spectateurs pour une capacité de 15 000). Nous avons démontré notre qualité d’organisation puisque nous avions sur les dernières saisons accueilli l’équipe de France à 3 reprises – contre le Viêtnam donc, la Macédoine du Nord en 2020 et la Thaïlande en 2019. La qualité de l’ambiance proposée, autour d’un public familial et festif, a su séduire la Fédération. »

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