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Jusqu’où la folie des cryptoactifs gagnera-t-elle le sport ?

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Ces derniers mois, les liens entre le monde des cryptoactifs et les organisations sportives n’ont cessé de s’intensifier, permettant à des entreprises telles que Sorare ou Socios.com d’enregistrer une croissance exponentielle de leurs activités tout en offrant de nouvelles opportunités de revenus aux clubs professionnels. Mais ces modèles adossés à la technologie blockchain sont-ils pérennes et sans risque pour les différents protagonistes du sport professionnel dont les fans ? Enquête.

25 janvier 2022. La nouvelle ne fait pas la une tant l’actualité est dense dans le domaine de l’énergie. Pourtant, l’événement est loin d’être anecdotique. Plusieurs pays d’Asie Centrale – dont le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Kirghizstan – subissent une panne géante d’électricité de plusieurs heures, paralysant totalement les activités de la plupart des grandes métropoles de la région dont Almaty ou encore Tachkent. Après enquête, la compagnie nationale d’électricité kazakh Kegoc désigne un coupable : l’industrie du minage des cryptomonnaies, dont plusieurs gros acteurs se sont repliés au Kazakhstan en fin d’année 2021 suite au durcissement de la réglementation en Chine, serait responsable d’un pic de consommation ayant entrainé ce blackout.

Bien que cette version soit contestée par de nombreuses autorités politiques et économiques de la région – la vétusté du réseau électrique datant de l’ère communiste est plutôt pointée du doigt – elle illustre néanmoins cette frénésie qui anime le marché des cryptoactifs depuis plusieurs mois. Un intérêt de plus en plus important pour la technologie blockchain, les cryptomonnaies et tous ses produits dérivés qui provoque une forte volatilité des cours des différents actifs numériques mais qui stimule également la croissance de nouvelles entreprises surfant sur cette vague de tokenisation de l’économie.

Le sport ne se situe pas en marge de ce mouvement, bien au contraire. Pionnier dans l’univers des cartes numériques NFT de football – réinventant totalement le concept des vignettes grâce à la technologie blockchain et à la création d’un jeu de fantasy adossé à ses cartes – l’entreprise française Sorare est parvenue à finaliser au mois de septembre dernier une levée de fonds de 680 m$, valorisant alors la startup à 4,3 Mds$ ! Une opération qui a même reçu les félicitations d’un certain… Emmanuel Macron. La licorne tricolore a emboité le pas de son concurrent américain, Dapper Labs, qui avait levé en mars dernier 305 m$ pour favoriser le développement de NBA Top Shot, cartes NFT capturant les plus beaux moments de NBA, en attirant lors de ce tour de table des investisseurs tels que Michael Jordan, Kevin Durant, Ashton Kutcher ou encore Will Smith.

« Notre vision est de construire un champion mondial de l’entertainment sportif. Les fonds levés vont nous permettre d’accélérer notre développement autour de quatre axes. Nous souhaitons continuer à signer des partenariats exclusifs avec les principales ligues de football au monde tout en nous ouvrant à d’autres sports. On veut également recruter les meilleurs talents. Puis, nous voulons continuer à améliorer notre produit, en créant par exemple une application mobile. Nous comptons également lancer nos premières campagnes marketing. Enfin, on souhaite investir dans la communauté qui s’est construite autour de Sorare en développant de nouveaux écosystèmes – nos cartes peuvent déjà être utilisées dans d’autres jeux – en promouvant la pratique du sport au sens large, en aidant les entreprises des milieux défavorisés et en encourageant la représentation des femmes dans le sport » nous confie ainsi Nicolas Julia, Co-Fondateur et CEO de Sorare, lors d’un entretien accordé au cœur d’un agenda très chargé.

« Notre vision est de construire un champion mondial de l’entertainment sportif »

Nicolas Julia – Co-Fondateur & CEO – Sorare

Les fonds ainsi levés par Sorare vont venir renforcer une croissance d’activité déjà vertigineuse. Lancé en 2019, Sorare a franchi le million d’utilisateurs inscrits sur sa plateforme et recense désormais plus de 300 000 joueurs actifs par mois. En France, marché de naissance de Sorare, plus de 50 000 utilisateurs actifs par mois achètent/vendent les cartes limited, rare, super rare ou unique de joueurs de football et/ou participent au jeu de Fantasy League développé par la startup. Et certaines cartes de grands joueurs s’échangent désormais à plus de 100 000 $, à l’image de la version unique d’Erling Haaland vendue fin janvier à hauteur de… 678 000 $ !

« On commence à parler d’une sorarisation de l’économie du sport ! »

Spécialiste en cryptoactifs

« Sorare a mis en place un modèle qui coche toutes les cases du succès. La société onboard désormais plusieurs centaines de nouveaux joueurs par jour. Sorare vise à l’heure actuelle un développement sur de nouvelles disciplines et d’autres marchés, notamment aux Etats-Unis. On commence même à parler d’une sorarisation de l’économie du sport ! Dès qu’une nouvelle entreprise se lance dans les collectibles et commence à avoir du succès, on évoque le Sorare du rugby ou encore le Sorare du cyclisme… C’est le symbole de la consécration » décrypte un expert des cryptoactifs préférant conserver l’anonymat.

Une manne providentielle pour les organisations sportives

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