Comment développer un modèle économique pérenne tout en réduisant sa dépendance aux subventions au sein du handball français ? C’est le défi que cherche à relever depuis 2016 le Rouen Handball, tant pour son équipe féminine (N1) que masculine (N2). Et malgré les difficultés liées à la crise, le club normand n’a pas perdu de vue ses principaux objectifs fixés dans son plan Collectif 2024. Lors d’un entretien accordé à Ecofoot.fr, Alexandre Briet, Président Délégué au Rouen Handball, revient sur la stratégie de développement mise en place au club tout en évoquant les futurs projets. Propos recueillis par Lucas Morel.
Le Rouen Handball articule sa stratégie de développement autour de plans quadriennaux. Pouvez-vous revenir sur les objectifs du plan « Horizon 2020 » et ont-ils été atteints ? Quels sont les principaux piliers de la stratégie de développement « Collectif 2024 » ?
Notre club a entrepris dès 2016 sa réflexion stratégique sur son projet de développement avec deux horizons majeurs : 2020 et 2024. Pour le définir, nous avons constitué un groupe de travail avec un échantillon représentatif du Rouen Handball, composé de dirigeants, salariés, joueurs, bénévoles, partenaires et fans. L’ensemble des membres volontaires au sein du club ont défini une ambition, des valeurs, des missions, socles du projet, ainsi que des objectifs à atteindre pour développer notre structure.
La Métropole de Rouen dispose du Kindarena, une salle moderne et dotée de 5 500 places en configuration handball. Notre ambition à terme est de proposer un spectacle sportif de haut niveau et une expérience fan enthousiasmante autour de nos équipes féminines et masculines dans cette enceinte. Les matches de handball ne seront qu’une composante d’une offre événementielle globale comprenant également des animations autour de ceux-ci.
Notre projet prône des valeurs clairement définies : l’exemplarité, l’ouverture et l’innovation. Cette dernière valeur est véritablement au cœur de notre modèle de développement. Nous sommes partis d’un constat simple en 2016 : notre club ne pouvait plus se reposer majoritairement sur des fonds publics. Nous nous devions d’être proactifs et d’innover pour se ne pas subir un modèle en décroissance, et aussi pour se démarquer des autres structures sportives.
En 4 ans, plusieurs axes de développement ont été concrétisés : la réussite sportive fut au rendez-vous, nos 2 équipes fanions accédant en Nationale 2 (2019) pour l’Equipe Masculine et en Nationale 1 (2020) pour l’Equipe Féminine. La restructuration s’est aussi opérée sur notre pôle jeune – création d’une filière d’excellence féminine (avec des clubs partenaires) représentée par l’Equipe U 17 France, montée des équipes masculines jeunes sur les niveaux régionaux, création d’une section sportive collège, et du centre d’entrainement féminin et masculin P.H.I pour les lycéens… – et enfin, sur l’arbitrage avec la mise en place de l’école dédiée.
Sur l’axe économique, nous avons mis en place une politique de sponsoring nous permettant d’accroitre notre part de fonds privés dans notre budget de 5 à 40 % entre 2016 et 2020. Nous avons eu l’opportunité de développer, entre autres, nos offres hospitalités la saison dernière grâce à la mise à disposition de la « salle 1 000 » par la Métropole de Rouen, qui est équipée d’un espace réceptif de 250 m² pour y délivrer des prestations VIP. (Ndlr : « la salle 1 000 » est la salle annexe du Kindarena).
L’équipe féminine du Rouen Handball évolue actuellement en N1 tandis que l’équipe masculine est en N2. Quels sont les objectifs sportifs à moyen terme pour les deux équipes fanions du club ? Le Rouen Handball cherche-t-il à montrer l’exemple en matière de féminisation du sport français en portant un projet mixte ? Le club alloue-t-il les mêmes moyens financiers à sa section féminine et masculine ?
