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Interview

« On se dirige vers les « années folles » des NFTs dans le sport »

Abaca / Icon Sport

La crise sanitaire n’a nullement freiné le développement des principaux acteurs des NFTs dans le sport. Bien au contraire… Des entreprises telles que Sorare ou encore Socios.com ont multiplié les partenariats avec les clubs européens au cours des derniers mois. Et certaines d’entre elles commencent même à s’afficher sur les maillots des plus grands clubs européens. La technologie blockchain constituera-t-elle le prochain puissant relais de croissance du football européen ? Lors d’un entretien accordé à Ecofoot.fr, Christophe Rousseau, Special Project Director chez Sportfive, décortique les nouveaux liens tissés entre startups de la blockchain et clubs de football.

En quoi le secteur des NFTs représente-il une nouvelle source de revenus potentiels pour les clubs européens ?

Les NFTs reposent sur la blockchain, technologie qui représente une opportunité de croissance pour de nombreux secteurs d’activité y compris le sport. Via cette technologie, chaque objet numérique émis – que ce soit un token, une trading card ou un memorabilia – possède son propre identifiant et est unique pour l’éternité. Il n’est pas duplicable ni falsifiable. Et il est possible de tracker la vie de cet objet, en recensant toutes les transactions réalisées.

Grâce à la technologie blockchain, un acteur comme Sorare a réinventé le concept des cartes de football à collectionner. Chacune des trading cards émises sur la plateforme possède son propre identifiant. Et le prix d’émission de la carte peut varier en fonction de sa rareté. Par exemple, sur la plateforme, on retrouve trois gammes de prix : les cartes de type Rare (produites à 100 exemplaires par saison), les cartes de type Super Rare (produites à 10 exemplaires par saison) et les cartes de type Unique (un seul et unique exemplaire par saison). Bien entendu, les cartes de type Unique s’échangent à un tarif très élevé sur le marché secondaire.

Au-delà de la rareté liée à l’identifiant unique associé à chaque objet numérique, ne faut-il pas également donner une valeur d’usage à ces NFTs pour que le modèle fonctionne ?

Tout à fait ! C’est même l’élément différenciant qui va faire le tri entre les différents acteurs de ce secteur. Aujourd’hui, de multiples startups se lancent sur ce marché. Mais la plupart d’entre elles font uniquement reposer leur modèle sur la rareté de l’objet numérique émis sans mener une réelle réflexion sur son usage.

Or, les plateformes de NFT qui fonctionnent aujourd’hui dans le sport sont celles qui parviennent à combiner phénomène de rareté et renforcement de l’engagement fan. C’est la force d’un modèle comme Sorare. La startup a associé à ses trading cards un fantasy game permettant aux détenteurs de cartes de se défier tout au long de la saison et de gagner de nombreux lots. Les produits de Sorare ne sont pas que de simples cartes à collectionner !

Le modèle de Socios.com est également très intéressant. En détenant des tokens, le fan va pouvoir participer à la vie de son club en participant à certaines décisions via un système de votes. Les détenteurs de tokens vont alors pouvoir exprimer leurs avis sur la musique d’entrée des joueurs au stade, le design du troisième maillot… en fonction des sujets soumis aux votes par le club. Le token constitue un véritable droit de vote pour le fan. Ainsi, via une plateforme telle que Socios.com, un club va pouvoir plus facilement monétiser le « fan-engagement » de sa communauté. C’est particulièrement intéressant pour les clubs disposant de très importantes communautés de fans sur les marchés internationaux. Des fans qui sont plus difficilement accessibles car vivant souvent à plusieurs milliers de kilomètres.

Sur quel modèle économique fonctionnent des acteurs tels que Socios.com ou Sorare ? Les clubs touchent-ils des commissions sur les différentes transactions enregistrées sur ces plateformes ?

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