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Interview

Signer un contrat de sponsoring avec un gros émetteur de CO2 : quels risques ?

Photo Hoch Zwei / Icon Sport

Plusieurs accords de sponsoring dernièrement révélés par de grandes fédérations internationales ou organisations sportives anglo-saxonnes ont défrayé la chronique en raison du lourd bilan carbone de l’annonceur associé au deal. Des réactions qui obligent les ayants droit à davantage s’interroger sur la nature des activités de leurs partenaires commerciaux au regard des enjeux climatiques. Lors d’un entretien accordé à Ecofoot.fr, Me Thomas Barnard et Ted Powell du cabinet britannique d’avocats Irwin Mitchell LLP, livrent leurs analyses sur l’évolution des relations entre entreprises provenant de secteurs historiquement très polluants, propriétés sportives et athlètes / sportifs professionnels.

Compte tenu du contexte climatique, est-ce toujours possible pour un ayant droit de signer un accord de sponsoring avec une géant des hydrocarbures ou une entreprise faisant partie des plus gros émetteurs de CO2 ?

Oui, les ayants droit peuvent – et continuent – de signer des contrats de sponsoring avec des sociétés du secteur des hydrocarbures. Néanmoins, cela peut engendrer un écho négatif en raison des problèmes réputationnels associés à de telles entreprises.

Le récent accord entre British Cycling (ndlr : Fédération Britannique de Cyclisme) et Shell est un très bon exemple pour illustrer ce phénomène. Comme nous l’avions déjà indiqué dans un précédent article, l’accord entre British Cycling et Shell annoncé au mois d’octobre dernier et portant sur une durée de 8 ans, démontre les problèmes réputationnels auxquels les ayants droit peuvent faire face en rentrant en partenariat avec des entreprises pétrolières. Cet accord a conduit à la démission du CEO de British Cycling. Un autre exemple est l’accord dernièrement signé entre l’ICC (ndlr : International Cricket Council) et la compagnie pétrolière saoudienne Aramco qui a également fait polémique.

En France, certains clubs professionnels sont toujours engagés dans des accords commerciaux avec de gros acteurs des hydrocarbures à l’image de la Section Paloise qui compte parmi ses principaux sponsors TotalEnergies. Cependant, les deux partenaires développent en commun de nombreux projets environnementaux à l’image de maillots écoresponsables en plastique recyclé par exemple. Est-ce une bonne manière de poursuivre un partenariat commercial historique y compris avec un gros émetteur de CO2 ? Avez-vous en tête d’autres exemples au sein du sport européen ?

Signer un contrat de sponsoring avec un gros émetteur de CO2 : quels risques ?
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